Dieu est l'interlocuteur privilégié de Voltaire dans ce texte : s'adresse à lui par l'apostrophe : à la manière d'un prêtre, Voltaire s'adresse à Dieu dans une apostrophe finale de son discours (fin du Traité sur la tolérance). Le système énonciatif repose principalement sur l'usage de la 2ème personne du singulier "toi, tu, te" (l.1, 4, 11) (...)
[...] Un combat philosophique, donc universel Ce combat s'appuie sur une démarche inductive: progression du particulier ou général: universalité du combat: monde entier est concerné. A travers l'affaire Calas, Voltaire dénonce les abus de l'Ancien Régime, l'injustice et l'intolérance, appel à tous les hommes, universel l.26-27 : ne nous déchirons pas, employons l'instant de notre existence à bénir Dans ce paragraphe, changement de forme tout en conservant le subjonctif, mode du souhait, et c'est le credo de Voltaire: Horreur de la tyrannie (l.22-23) : liberté ; idéal de travail, de commerce et d'industrie (l.24), et dénonciation de la guerre 24-25), c'est en quelques lignes le résumé des combats de Lumières pour l'avènement d'une société où le bonheur sur terre sera enfin possible. [...]
[...] Ce n'est plus à Dieu, mais à la Raison que Voltaire s'adresse. C'est elle qui doit conduire l'homme à la tolérance. Que l'homme puisse "cultiver son jardin" en paix, dans la paix civile et religieuse, et dans une commune adoration de Dieu. [...]
[...] Voltaire condamne alors cette cruauté attachée à l'homme pour nous haïr, pour nous égorger (l.6- signaux de haine et de persécution ne détestent pas (l.15) »:Voltaire peint une image très dévalorisante de l'homme, ce qui place le philosophe comme un observateur de son époque qui en tire des conclusions, ce qui lui permet d'agir plus efficacement. Au-delà du constat, Voltaire dénonce les péchés des hommes L'homme commet les péchés d'orgueil (hubris) et de vanité, dénoncés par Voltaire. Il illustre cette dénonciation par une accusation portée en l'encontre des puissants qui exercent un abus de pourvoir profitant de ce manque de solidarité entre les hommes. Que ceux . [...]
[...] devant toi »).C'est l'apostrophe à Dieu qui ouvre le texte et c'est le subjonctif qui domine comme il se doit : que + je m'adresse (subjonctif présent) formule qui scande tout le premier paragraphe, avant d'être reprise au deuxième paragraphe par un Puisse forme à la fois plus soutenue, plus solennelle du point de vue du registre. Remarquez aussi les modaux pour montrer l'humilité de l'orant : s'il est permis . d'oser . (l.2, 3). Le dernier forme lui aussi un vœu, en utilisant la formule du souhait suivie de l'exclamatif Puissent . qu'ils aient . (l.22), 3è pers du pluriel. [...]
[...] Voltaire dénonce surtout ici l'intolérance religieuse et la vanité des richesses matérielles. A cette organisation lexico-rhétorique, s'ajoutent les périphrases et les métonymies, seules traces peut-être ici de la fameuse ironie voltairienne. Citons par exemple : l'habit rouge ou violet pour évoquer les cardinaux et les évêques catholiques, les atomes appelés hommes Bilan : Cette amplification solennelle et le souffle oratoire montre Voltaire comme un grand philosophe, désormais détenteur de la vérité qui utilise à son tour les armes de l'éloquence pour défendre sa cause: il faut reconquérir la modestie, la tolérance et la solidarité. [...]
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