Commentaire composé semi-rédigé sur un passage du roman de Primo Lévi Si c'est un homme, il s'agit de l'extrait de la descente du train.
[...] Conclusion : Ce bref passage de Si c'est un homme est un bel exemple de témoignage sur les camps. Primo Lévi a écrit cette œuvre très tôt (1947) comme s'il voulait faire une thérapie mais elle n'a pas tout de suite été lue, on voulait oublier, ne plus y penser et surtout s'amuser. De nombreux témoignages ont été écrits après la guerre mais ils n'entrent pas tous dans la littérature. Si c'est un homme est un grand livre : réussir à réunir des morceaux de souvenirs tout en gardant un style proprement littéraire. [...]
[...] Cela n'est pas du tout objectif et généralisateur. Caricaturisation : tous les Allemands ne sont pas des SS. Cruauté physique : "un seul coup en plein figure". Cruauté psychologique : o "traîtrise", seul passage au style direct "ils lui dirent" répétition qui souligne à quel point cela est planifié pour pas que les gens s'affolent. o Tri qui semble logique au début : "capable ou non de travailler utilement pour le Reich", puis qui devient complètement arbitraire : "un système plus expéditif", "on ouvrait les portières des wagons ( . [...]
[...] Le passage étudié est la descente du train des déportés et leur tri par les SS. Lévi s'est demandé comment raconter l'histoire des camps, et pour rendre le récit aussi précis que possible, il a choisi de rester objectif et de décrire les faits tels qu'il les voyait. On constatera tout de même un certain aspect pathétique dans son témoignage. C'est pourquoi nous montrerons que ce récit contrasté est bien structuré puis nous étudierons le témoignage de l'horreur vécue. Texte étudié : Et brusquement ce fut le dénouement. [...]
[...] Un peu plus loin, une file de camions. Puis tout se tut à nouveau. Quelqu'un traduisit les ordres : il fallait descendre avec les bagages et les déposer le long du train. En un instant, le quai fourmillait d'ombres ; mais nous avions peur de rompre le silence, et tous s'affairaient autour des bagages, se cherchaient, s'interpellaient, mais timidement, à mi-voix. Une dizaine de SS, plantés sur leurs jambes écartées, se tenaient à distance, l'air indifférent. À un moment donné, ils s'approchèrent, et sans élever la voix, le visage impassible, ils se mirent à interroger certains d'entre nous en les prenant à part, rapidement : Quel âge ? [...]
[...] En moins de dix minutes, je me trouvai faire partie du groupe des hommes valides. Ce qu'il advint des autres, femmes, enfants, vieillards, il nous fut impossible alors de le savoir : la nuit les engloutit, purement et simplement. Aujourd'hui pourtant, nous savons que ce tri rapide et sommaire avait servi à juger si nous étions capables ou non de travailler utilement pour le Reich ; nous savons que les camps de Buna-Monowitz et de Birkenau n'accueillirent respectivement que quatre-vingt-seize hommes et vingt-neuf femmes de notre convoi et que deux jours plus tard il ne restait de tous les autres - plus de cinq cents - aucun survivant. [...]
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