Agrippa d'Aubigné, poète du 17e siècle, appartenant au mouvement baroque, poursuit le destin qui lui a été insufflé par sa famille et la foi, et entame ainsi une vaste épopée de la résistance protestante avec le premier chant Misères, amorce de son œuvre Les Tragiques, publiée en 1616. Ce recueil de sept livres raconte les malheurs de la France pendant les guerres de religion, se voit porteur de la cause protestante et des persécutions qui leur ont été infligées. Le poète montre le non-sens et le gâchis que lui inspire la guerre menée par les catholiques à l'encontre des protestants. Dans cet extrait, d'Aubigné peint les représentations symboliques des misères de la France.
[...] Au vers 293, le poète désigne Dieu par le haut ciel le plaçant comme supérieur à la terre. Il écrit : Pour me vouloir tuer premièrement vous tue au vers 294, qui montre que si la finalité de Dieu est de détruire la terre, les paysans se retrouvent être les victimes innocentes d'un châtiment qu'ils ne méritent pas. Le vers expose un parallélisme entre les deux hémistiches, notamment par leurs allitérations, et met en valeur le terme premièrement dans une situation de rejet interne, appuyant sur l'injustice du sort des paysans. [...]
[...] Il reste alors fidèle à la morale protestante en pratiquant l'amour des humbles par les évangiles. Pour conclure, nous pouvons dire que dans ce poème, D'Aubigné fait part de sa prise de position quant aux guerres de religion et peint le tableau sanglant des massacres dont il tient les rois, hauts dirigeants politiques, pour principaux responsables ; il pose les paysans en premières victimes. Ainsi, il anticipe le châtiment du Jugement Dernier, qu'il place sous le signe de la Justice Divine, qui donnera à chacun ce qu'il mérite, et de surcroît, aura la véritable visée de sauver les enfants de la terre ceux qui comme Adam ont été sculptés dans le limon, afin que justice soit faite. [...]
[...] L'hémistiche est marqué par la ponctuation d'un point virgule, et le vers reprend avec les aimés laboureurs paysans passifs de l'amour de la terre, esprits innocents et travailleurs. De plus, la rime marque clairement l'opposition des deux camps : d'un côté, les ordures rime avec impures tandis que les paysans sont alliés à complaisants Au vers 296, d'Aubigné parle au nom de la terre et écrit : soûlant de plaisirs ceux qui ne valent rien. On peut voir ces plaisirs comme l'idée de luxure contraire à la morale chrétienne et qui ne mérite aucune récompense. [...]
[...] Le terme les Grands est d'autant plus mis en valeur qu'il se trouve à la fin du premier hémistiche, tandis que les simples protestants sont à la fin du deuxième hémistiche du même vers, renforçant ainsi l'opposition entre les deux. Au vers 278, le poète écrit : Ils ne sort des tyrans et des mains impures / Qu'ordures ni que sang Ici, les rois sont comparés à des tyrans. Il met l'accent sur les actes des rois, qui sont désignés par une métonymie de leurs mains, instrument du mal qu'il commette et dont ils sont responsables, causant le sang et la violence. [...]
[...] Les Tragiques, vers 275 à 302 - Agrippa d'Aubigné : la terre n'aime pas le sang français Agrippa d'Aubigné, poète du 17e siècle, appartenant au mouvement baroque, poursuit le destin qui lui a été insufflé par sa famille et la foi, et entame ainsi une vaste épopée de la résistance protestante avec le premier chant Misères, amorce de son œuvre Les Tragiques, publiée en 1616. Ce recueil de sept livres raconte les malheurs de la France pendant les guerres de religion, se voit porteur de la cause protestante et des persécutions qui leur ont été infligées. [...]
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