Événement considéré tragique quand il est le dernier terme d'une structure qui lui préexiste en relation avec une transcendance extérieure à ses causes immédiates : idée de destin « un dieu rôde derrière le fait divers » Barthes. Façon de concevoir l'événement ou de le configurer par sa mise en récit + que qualité intrinsèque. Toutes les tragédies sont-elles tragiques ? Au même titre ? Tragique préexiste-t-il à la tragédie ? Ou suivre l'histoire littéraire de la tragédie ? On suppose que l'invention de la tragédie grecque coïncide avec une prise de conscience tragique.
Du théâtre à la philo : on renvoie les tragédies grecques à la philo donc elles nous apparaissent comme question sans réponse sur la liberté de l'homme et les limites de son action/ appropriation du tragique par la philo s'appuie sur les textes théâtraux. Relation tragique-théâtralité ?
[...] Chez Racine et Corneille, le point de départ du personnage est sa fin (histoire à rebours). Or chez Racine il semble que les causes et les effets dépendent des passions des personnages qui enlèvent leurs possibilités, agissent mal : + tragique, confrontation à la liberté et au destin. Chez Corneille il y a + l'idée de coup de théâtre sublime. L'énonciation tragique Tragique = émotion du spectateur quand fusion de l'inattendu et de l'enchaînement causal. Rôle de la double énonciation ! [...]
[...] Avec la tragédie grecque, homme tragique élaboré. il n'y a pas de vision tragique en dehors de la tragédie et du genre littéraire dont elle fonde la tradition Vernant, mais aussi pense que ce qui fait l'unité des pièces de tragédie de l'antiquité à Shakespeare à Racine, c'est l'expression de la conscience tragique. Naissance du tragique Schelling : c'est en laissant son héros lutter contre la puissance supérieure du destin que la tragédie grecque reconnaissait la liberté humaine. Ce fut une grande idée que d'admettre que l'homme consente à accepter un châtiment même pour un crime inévitable, manifester ainsi sa liberté par la perte même de sa liberté : conflit entre la liberté dans le sujet et la nécessité comme puissance objective. [...]
[...] Tension entre juridique et religion, différentes visions de la culpabilité. Dans un individu, il y a la fois caractère et puissance religieuse. Tension droit/religion. Interrogation anxieuse sur le rapport de l'agent à son acte (voir ironie tragique) : où se trouve la responsabilité ? Quand l'intention y est, mais les puissances divines interfèrent Hamartia et hubris : la faute tragique Faute dont le héros paie le prix : hamartia. Faute comme envoyée par les dieux dans un délire et vers le crime ou coupable comme délibérément commettant un délit ? [...]
[...] Ou tragique homogénéise les tragédies ? Le moment historique de la tragédie grecque Jean-Pierre Vernant et Pierre Vidal-Naquet Mythe et tragédie en Grèce ancienne. Sur tragédie comme institution sociale que la cité met en place à côté de ses organes politiques et judiciaires remets en question les valeurs fondamentales de la réalité sociale de la Cité. Moment historique de la tragédie = d'indécision, confrontation entre les traditions mythiques et les formes nouvelles de la pensée juridique et politique la tragédie prend naissance quand on commence à regarder le mythe avec l'œil du citoyen Tension entre le chœur, personnage collectif et anonyme sur une esplanade circulaire en vers lyriques comme jugements et interrogations de la communauté civique des spectateurs/ personnage individualisés comme héros d'un autre âge, non-citoyen. [...]
[...] Vraisemblance et nécessaire confèrent à l'action son unité et sa cohérence comme enchaînement de causes et d'effet en garantissant l'adhésion du public à la fiction. Terreur et pitié créés par le coup de théâtre et la reconnaissance. La compassion = homme qui ne mérite pas son infortune ; la crainte = celui qui est notre semblable donc il faut un homme qui sans atteindre à l'excellence dans l'ordre de la vertu et de la justice, doit, non au vice et à la méchanceté, mais à quelque faute, de tomber dans le malheur. Faute tragique = vraisemblance, évite le scandale du châtiment d'un parfait innocent. [...]
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