La tragédie du Roi Christophe, Acte III, scène 2 et 3 - Aimé Césaire (1963) - L'irruption de la fatalité théâtrale et du tragique

Thèmes abordés

La tragédie du Roi Christophe, Aimé Césaire, pièce de théâtre, fatalité, tragédie

Résumé du document

Le discours du roi Christophe, devant ses ministres et ses courtisans, n'est plus qu'une posture, son assurance est manifestement feinte. Il revendique qu'il faut « apprendre à faire face », à mesure qu'il la perd ; parlant de lutte, il apparaît néanmoins de moins en moins en mesure de la mener. Son autoritarisme envers la nature ne pourra pas le sauver.

Extraits

[...] Il n'est pas absent que le dramaturge soit une figure tutélaire, lui-même ayant écrit sur des tyrans au destin tragique, tels Cinna. De tels personnages, imbus de leur propre supériorité, finissent par tomber sous les coups du sort. B. Le parallèle avec Shakespeare Le mélange des genres rappelle l'esthétique de Shakespeare, où les scènes comiques, tragiques, pathétiques cohabitent. De même, ici se mêlent la trivialité de l'église de Limonade, et la portée de certains discours, tels que le terme employé d'« issue fatale ». [...]

[...] La tragédie du Roi Christophe, Acte III, scène 2 et 3 - Aimé Césaire (1963) - L'irruption de la fatalité théâtrale et du tragique En quoi ces deux scènes marquent-elles, de pair avec le début de la déchéance du roi, l'irruption de la fatalité théâtrale et du tragique ? I. Ces deux scènes marquent l'affaiblissement du monarque et ses tentatives pour se maintenir A. Le roi perd l'usage de son corps Le médecin lui préconise du repos : il a failli perdre la vie. [...]

[...] C'est le registre tragique qui fait irruption, avec un ton solennel et pieux. Le vocabulaire est épique, comme dans « Quand il défia de son tonnerre la fraude aux cinq milles bras » : l'hyperbole des bras, se référant à la trahison, est une figure d'agrandissement typiquement tragique. B. La dimension mystique La scène 2 est empreinte de mysticisme et de religiosité, et a une dimension quasi prophétique lorsqu'on connaît la fin de la pièce. C. La figure du dirigeant affaibli Cette figure du roi sur le déclin est un topos littéraire. [...]