Le Tour d'écrou, Henry James, 1898, rôle des enfants, nouvelle fantastique, Miles, Flora
Miles et Flora, les deux enfants dont la narratrice doit s'occuper, possèdent des vertus quelque peu surnaturelles, que la narratrice n'est d'ailleurs pas la seule à partager.
Dès la page 16, la narratrice évoque déjà quelque chose de surnaturel chez Flora (qu'elle désigne par le terme très équivoque « créature ») dans sa beauté (« la plus jolie enfant que j'eusse jamais vue », « étonnante séduction »).
[...] Cela est confirmé à plusieurs reprises. Aux pages 1718, plusieurs expressions la comparent à un ange béatifique angélique beauté un regard céleste et serein Elle a même selon la narratrice la douce sérénité d'un ange de Raphaël : cette métaphore montre non seulement ses vertus angéliques, mais également sa beauté qui la fait ressembler à une œuvre d'art précieuse et aux proportions parfaites, Raphaël étant un grand peintre de la Renaissance. A la page 20, ses cheveux dorés et sa robe bleue créent une impression d'harmonie céleste, le doré étant la couleur du soleil, et la couleur bleue celle du ciel par un temps radieux. [...]
[...] Leurs talents deviennent aux yeux de la narratrice des prétextes de leur perversité : le piano intervenait dans toutes leurs macabres inventions (page ils tenaient des conciliabules dans les coins (page petits signes d'intelligence entre aux, à la suite desquels l'un me tenait occupée pendant que l'autre s'éclipsait (page 72). La narratrice accuse leur gentillesse d'être un moyen de l'amadouer : force surajoutée d'amabilité et de tendresse au fond desquelles [ ] perçait l'éclat moqueur de leur supériorité (page 95). [...]
[...] Miles est constamment décrit comme un inébranlable petit prodige (page trop intelligent (page un pareil gentleman, extraordinaire et ingénieux (page 119), tandis que Flora est implicitement décrite comme moins intelligente et puérile avec des expressions récurrentes qui connotent la petitesse : petit bout de fille (page babillage matinal (page à sa manière de petit bout (page un petit bébé de fille (page 102). Les deux enfants sont décrits par la narratrice comme fragiles et vulnérables : les créatures les plus démunies et les plus adorables du monde (page leur faiblesse (page 52). Toutefois, cette vision élogieuse des deux enfants se détériore au cours de la nouvelle. [...]
[...] Henry James, Le Tour d'écrou (édition Le Livre de Poche): le rôle des enfants dans la nouvelle Miles et Flora, les deux enfants dont la narratrice doit s'occuper, possèdent des vertus quelque peu surnaturelles, que la narratrice n'est d'ailleurs pas la seule à partager. Nous allons voir aussi que ces enfants ont des caractéristiques similaires mais qu'ils sont considérés différemment par la narratrice. Enfin, leur portrait évolue au cours du livre : ils sont peu à peu diabolisés par la narratrice. [...]
[...] Mais Miles est lui aussi diabolisé, comme dans l'épisode de l'église où la narratrice cherche à échapper à ses paroles en s'éloignant le plus de lui et en se rapprochant de l'église vers laquelle ils se dirigent. [...]
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