Commentaire composé sur Oradour, poème de Jean Tardieu.
[...] s'avère détruite. Les corrélatifs "ne . plus" symbolisent ce qui appartient dorénavant au passé, le souvenir, le village parti en "fumée", plongé dans l'oubli. Ce néant, cet oubli, cet abîme peuvent alors incarner l'Enfer en personne, contraire de la vie, lieu de sang, d'errance, de souffrance insoutenable et de "cris". II) Un cri au milieu des décombres pour l'immortalité d'Oradour Le poème que nous étudions appartient à la littérature moderne. Il ne comporte pas de rime à la fin de ses vers, la ponctuation n'y est pas toujours respectée voire absente. [...]
[...] Tardieu ne pardonnera pas, comme toutes ces âmes et comme nous tous. Seulement, par quel moyen peut-on se venger ? Par l'indifférence et non la violence. Notre vengeance se trouve dans le remords de nos ennemis, dans la passivité et dans ce cri de révolte pacifique qu'est le poème engagé : "la pire vengeance / haine et honte pour toujours". Il demeure frustrant de ne pouvoir que se lamenter mais là est la solution la plus sage et la plus pénible à subir pour des monstres. [...]
[...] Grâce au témoignage de Tardieu, Oradour ne mourra jamais, passera à la postérité bien après sa propre mort et celle de ses habitants. Oradour "vivait" (imparfait) et continuera à exister par le poème et par son hurlement retentissant "pour tous les temps" (futur). "deux yeux de petits enfants / ils ne me quitteront pas". Le poète reste traumatisé par ce qu'il a vu et entendu. B. Le cri du poème : "L'oeil étant dans la tombe et regardait Caïn" Certes, il y a le le "hurlement" de souffrance du village. [...]
[...] Jean Tardieu (1903-1995), écrivain français, a travaillé aux Musées Nationaux puis chez Hachette après la guerre, à la Radiodiffusion française. Traducteur de Goethe et de Hölderlin, il reçoit le Grand Prix de la Société des Gens de Lettres en 1986. Difficilement classable, poète avant tout et surtout, il écrit aussi pour le théâtre (Théâtre de chambre) et travaille à la radio pendant une vingtaine d'années (Club d'essai). Il remet en jeu les conventions des genres et tente des expériences à propos du langage poétique et de sa relation avec le langage de tous les jours. [...]
[...] Le rien et la simplicité du style Au sein du village comme nous décrit le poète rôdent la mort et l'abandon. Plus un souffle de vie, plus rien . Le néant. En effet, les hommes, les femmes et les enfants ne sont plus de ce monde. Aucune trace de civilisation, humaine, minérale ou encore végétale. Seuls les ruines et le sang demeurent encore d'actualité après le passage des monstres. Le village serait un amas informe : "Oradour n'a plus de forme", "plus de toits plus de greniers". [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture