Le titre initialement prévu par Laclos, Le danger des liaisons, était déjà utilisé (par la marquise de Saint-Aubin, 1763) et relevait du stéréotype. En passant du substantif, danger, à l'adjectif, dangereux, et du singulier au pluriel, Laclos adopte un titre parfaitement adapté au contenu de son œuvre, si bien que sa transposition directe en anglais sonne elle aussi fort juste.
L'expression met l'accent sur les relations entre les personnages, au cœur même du roman, de l'action, mais en se focalisant sur un certain type de relations, celles qui sont dangereuses. Cependant le pluriel défini ne fait-il pas de l'ensemble des relations établies des « liaisons dangereuses »?
[...] Des personnages dangereux La dimension des deux libertins qui tissent autour de leurs victimes leurs filets est terrifiante. Concernant Cécile et Danceny, ils se posent en intermédiaires et contrôlent tout, via la correspondance. Manipulation/ détournement possible de celle-ci envisagée (lettre 66). Les deux roués exercent leur pouvoir sur les autres à leur insu, mais pas à celui du lecteur, rendu complice malgré lui. Toutefois, ils sont aussi victimes l'un de l'autre et du danger des liaisons, au sens large du terme (tout commerce, quel qu'il soit). [...]
[...] La lettre 153 se transforme en déclaration de guerre. Les lettres que Valmont donne à Danceny dans le film exploitent le motif des fameuses lettres 81 et 85 qui témoignent de la véritable nature de Mme de Merteuil et entraînent le châtiment final. Stephen Frears et son scénariste, en traduisant le titre français directement par les mots équivalents en anglais, se sont placés dans la lignée polysémique et pessimiste du roman. Le titre couvre en effet l'ensemble des liaisons mises en œuvre dont l'intrigue explore les dangers qu'elles recèlent, les jeux de pouvoir qui s'y établissent, ce qu'illustrent à l'excès les relations que le couple libertin le plus noir de la littérature française entretient avec le reste du monde. [...]
[...] Le titre Les Liaisons Dangereuses vous semble-t-il convenir à l'ensemble des liaisons évoquées? Le titre initialement prévu par Laclos, Le danger des liaisons, était déjà utilisé (par la marquise de Saint-Aubin, 1763) et relevait du stéréotype. En passant du substantif, danger, à l'adjectif, dangereux, et du singulier au pluriel, Laclos adopte un titre parfaitement adapté au contenu de son œuvre, si bien que sa transposition directe en anglais sonne elle aussi fort juste. L'expression met l'accent sur les relations entre les personnages, au cœur même du roman, de l'action, mais en se focalisant sur un certain type de relations, celles qui sont dangereuses. [...]
[...] Du danger des confidences Leurs confidences mutuelles sont sources de souffrance, souffrance implicite sous le persiflage jaloux de la marquise, explicite dans le film de Frears: fréquents gros plans sur les blessures infligées par les propos amoureux de Valmont ( séquence 16 et 23). Nous assistons d'ailleurs à la transformation des deux complices en ennemis leur liaison vraiment dangereuse pour eux et les autres, mène au désastre final. Du danger de la correspondance Le titre renvoie à la correspondance dont personne ne sort indemne. La lettre est une arme. Tout d'abord, une arme pour séduire, pour circonvenir. Mme de Tourvel est assaillie par les lettres de Valmont. L'enjeu des lettres est repris dans le film. [...]
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