[...]
- Tite-Live est conscient de l'ampleur du domaine qu'il investit- l.1 et 2, "a primordio => perscripserim". C'est un immense travail (l.15) qui oblige à remonter au-delà de -700 (l.15/16) et à retrouver des faits très anciens ("prisca" l.26) à la différence de Salluste, Tite-Live ne choisit pas un simple épisode de l'histoire romaine mais la totalité.
- Tite-Live n'ignore pas que son sujet a déjà été traité, qu'il a une certaine banalité, vu qu'il s'agit de l'histoire du 1er peuple de la terre (l.9-10). On en a forcément déjà parlé. Tite-Live sait bien ce qu'il doit à ses sources : à Polybe, aux anciens analystes romains (Phabius, Pyctore, Coelius, Antipatère).
Le nombre de sources est considérable, bien qu'on ne connaisse pas tout. En vérité, on n'arrête pas dans l'Antiquité d'écrire l'histoire romaine. Par la suite, du Bellay réfléchira sur ce peuple qui s'est effectivement détruit lui-même (l.17-19), de même que Montesquieu dans ses Considérations ou Montherlant dans sa Guerre civile, au théâtre cette fois.
Tite-Live est conscient de la concurrence, mais sceptique sur les mérites des autres : "credunt" (l.8).
- Il n'en est pas moins modeste et incertain : il pose une question initiale à laquelle il ne peut, ni n'ose répondre. (l.3/4)
D'autre part, il exprime une insatisfaction peu banale à propos de la gloire d'historiens qui se seront mieux fait connaître (l.13/14).
S'il doit rester obscur, Tite-Live ne manifeste aucune jalousie. L'incertitude de sa réussite explique l'interrogation du départ.
- Enfin, Tite-Live n'ignore pas qu'il s'engage sur un sujet varié dont la fin ne ressemble pas du tout au début, car la croissance de Rome aboutit aux guerres civiles (l.16/18)
Si l'origine est mince, la grandeur qui suit est immense et finit par menacer l'édifice même. (l.17/18 et 22/23)
Rome se détruit elle-même (thème cher à du Bellay), réflexion moderne aussi puisque dans la dialectique marxiste, tout système porte la germe de sa mort (...)
[...] Tite-Live, contemporain d'Auguste, se trouve au seuil de la 3ème et dernière phase de l'histoire romaine (empire, royauté et république). Ce nostalgique de la république, qu'Auguste appelle le Pompéien est assez lucide pour se rendre compte que le peuple romain est entré dans la phase critique qui doit clore un cycle. II) A cela s'ajoute les difficultés de la relation avec le public : Tite-Live se doute bien que les évènements les plus récents sont plus intéressants pour ses lecteurs legentium plerisque l.18-19) que les origines plus ou moins déformées par la légende. [...]
[...] Les difficultés sont de deux ordres : celle du sujet et celle de la relation avec le public. Tout compte fait, les avantages de la tâche de l'historien valent mieux que les inconvénients. La difficulté du sujet : Tite-Live est conscient de l'ampleur du domaine qu'il investit- l.1 et a primordio perscripserim C'est un immense travail (l.15) qui oblige à remonter au-delà de -700 (l.15/16) et à retrouver des faits très anciens prisca l.26) à la différence de Salluste, Tite-Live ne choisit pas un simple épisode de l'histoire romaine mais la totalité. [...]
[...] S'il doit rester obscur, Tite-Live ne manifeste aucune jalousie. L'incertitude de sa réussite explique l'interrogation du départ. Enfin, Tite-Live n'ignore pas qu'il s'engage sur un sujet varié dont la fin ne ressemble pas du tout au début, car la croissance de Rome aboutit aux guerres civiles (l.16/18) Si l'origine est mince, la grandeur qui suit est immense et finit par menacer l'édifice même. (l.17/18 et 22/23) Rome se détruit elle-même (thème cher à du Bellay), réflexion moderne aussi puisque dans la dialectique marxiste, tout système porte la germe de sa mort. [...]
[...] Tite-Live sait bien ce qu'il doit à ses sources : à Polybe, aux anciens analystes romains (Phabius, Pyctore, Coelius, Antipatère). Le nombre de sources est considérable, bien qu'on ne connaisse pas tout. En vérité, on n'arrête pas dans l'Antiquité d'écrire l'histoire romaine. Par la suite, du Bellay réfléchira sur ce peuple qui s'est effectivement détruit lui-même (l.17-19), de même que Montesquieu dans ses Considérations ou Montherlant dans sa Guerre civile, au théâtre cette fois. Tite-Live est conscient de la concurrence, mais sceptique sur les mérites des autres : credunt (l.8). [...]
[...] Paradoxalement, c'est le plus intéressant pour les contemporains de Tite- Live qui a disparu. C'est inconvénient-là n'avait pas été prévu par Tite-Live En tout cas, il ne partage pas le goût de son public pour l'histoire la plus récente. Il préfèrerait même l'oublier (l.24-26). III) Néanmoins, ces difficultés ne rebutent pas Tite-Live car il trouve deux satisfactions : D'abord, son patriotisme y trouve son compte. En effet, il sera heureux d'avoir contribué à la mémoire du plus grand peuple de la terre (l.8 à 11). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture