Le Tiers Livre, Rabelais, Pantagruel, roman, humour, éducation, humanisme, satire, comique, Licence Lettres modernes
L'oeuvre Le Tiers Livre, originellement appelée Le Tiers Livre des faits et dits héroïques du noble Pantagruel, après avoir été censurée par la Sorbonne, car jugée trop obscène, fut finalement publiée en 1546 sous l'anagramme d'Alcofribas Nasier. Ce roman dépeint l'histoire de Panurge, qui, souhaitant se marier, mais craignant l'infidélité et le déshonneur d'être trompé, s'en va demander conseil auprès de différentes personnes, cherchant ainsi à découvrir quel serait son destin. L'extrait que nous nous apprêtons à étudier, le début du dix-septième chapitre, est au commencement de ce périple, lors de la consultation d'une vieille Sybille par Panurge et ses hommes.
[...] De surcroît, la cérémonie en elle-même tourne au ridicule puisque la Sibylle se vêtit à l'instar d'un prêtre, mais sa tenue prend davantage des allures de déguisement plutôt que d'habit de sainteté. Un comique de situation se dégage donc aussi du récit. Comique de situation d'ailleurs également présent dans les dernières lignes, quand Panurge, croyant entendre les diables, préfère partir immédiatement sans même attendre les prédictions de la Sibylle. Il se convainc finalement déjà lui-même de l'échec de son mariage. [...]
[...] De plus, Rabelais crée un néologisme, lorsqu'il qualifie la vieille de « courbassée » comme pour attiser la curiosité du lecteur au sujet de la prophétesse, lui conférer une dimension glauque et mystérieuse. Ainsi, cette dernière, semble physiquement, et donc spirituellement, incapable de ressentir quoi que ce soit de réellement concret. Son statut de Sybille semble donc réfutable puisque cette dernière apparaît même comme une version parodique de ses cons?urs. De plus, cette créature vit dans une maison dégradée, dans un lieu isolé de tout. [...]
[...] Le Tiers Livre des faits et dits Héroïques du bon Pantagruel, Chapitre 17 - François Rabelais (1546) - En quoi la visite chez la Sybille de Panzoult permet-elle de mettre en évidence la volonté parodique et satirique de Rabelais dans cette ?uvre ? Moine défroqué, médecin et écrivain, Rabelais est un érudit qui incarne l'appétit de savoir et la joie de vivre des Humanistes de la Renaissance, comme en témoigne une de ses ?uvres la plus connue, Le Tiers Livre, originellement appelé Le Tiers Livre des faits et dits héroïques du noble Pantagruel. [...]
[...] En effet, on peut ensuite lire l'énumération péjorative « édentée, chassieuse, courbassée, roupieuse, langoureuse » (l.2,3) qui tend à détailler son physique ridicule. Ridicule renforcé par l'alternance entre rimes en « ée » et rimes en « euse » qui semblent opposer le beau et l'affreux. Ces termes ne sont d'ailleurs pas choisis au hasard puisque touchent tous aux différents sens. Le mot « édentée » témoigne de la perte d'une partie ou de la totalité de ses dents, ce qui peut connoter une absence, ou une défaillance de la parole. [...]
[...] Le fait d'avoir terminé son exclamation avant d'avoir donné la raison de ce sentiment d'échec peut nous amener à penser qu'il s'agit de la volonté de Rabelais de nous surprendre avec la raison de cette exclamation. En effet, naturellement, nous lecteurs, lions cela à la découverte de ce qu'est la vieille femme : une vieille gueuse. Mais non, Épisémion conclut par « Car nous n'avons le rameau d'or ». Ce sentiment d'échec est donc lié à une sorte de superstition. Superstition s'inspirant de l'histoire d'Enée, qui, se préparant à descendre aux Enfers, est informé par une Sybille qu'il ne pourra y accéder qu'en se munissant d'un rameau d'or. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture