Thomas HOBBES, Léviathan, nature, culture
En 1946, les procès de Nuremberg ont condamné les responsables du génocide de la Seconde Guerre Mondiale pour crime contre l'Humanité. Les juges de ces procès ont appliqué la loi stipulant que l'assouvissement de la haine par l'extermination est condamnable.
Cette loi fait partie de l'ensemble de règles qui forment notre culture, et que nous devons appliquer chaque jour de notre vie. Seulement ces règles dépendent-elles de la personne qui les définit ? La culture déforme-t-elle la nature ? Si tel est la cas, les normes imposées par notre culture ne sont pas objectives ; telle est l'une des idées que présente Hobbes dans ce texte. Comment les hommes se fixent-ils leurs règles ? Ont-ils besoin de normes pour former un groupe, un retour à la nature tel que le prônait Rousseau n'est-il pas possible ?
[...] Le passage de l'Homme de la nature à la culture se fait par la loi à laquelle il se soumet librement : les règles. En effet, l'homme doit établir une norme du bon et du mauvais pour chaque chose, seulement cette norme est subjective : elle est fixée par l'Etat la personne celle qui la représente (le patron d'une entreprise par exemple), ou encore un juge (dans le cadre d'un procès) ou d'un arbitre (pour le sport). L'homme a sans cesse recours à cette norme du bon et du mauvais dictée par la sentence d'autres hommes. [...]
[...] L'homme serait donc, au même titre que les animaux, un être biologiquement déterminé, dans un cycle répétitif correspondant aux mutation[s] permanente[s] de notre corps, qui se laisserait dominer par ses ressentis de faim, de répulsion, de désir, de haine ou de mépris sans utiliser sa raison pour déterminer la valeur morale de ses actes. De cette manière, un homme éprouvant le désir de tuer quelqu'un pourrait le faire quand bon lui semble, c'est-à-dire que le génocide nazi de la Seconde Guerre Mondiale aurait été impuni. L'homme se laisserait aller à des dérives dues à son ressenti, et ainsi serait incapable de vivre en groupe. [...]
[...] En effet, si l'homme ne se fixait pas de règles, il agirait selon sa nature. Or la nature laisse place aux contingences : les appétits aversions désir[s] haine[s] mépris que peuvent ressentir un homme varient autant chez lui, en fonction du temps, qu'entre les hommes ; en effet un même objet ne provoque pas le même ressenti chez chacun. La culture permet donc d'encadrer la nature : l'homme utilise des mots pour qualifier ses sensations, et il accorde une valeur morale à celle- ci. [...]
[...] Un retour de l'homme à la nature est donc impossible. Ainsi, Thomas Hobbes écrit que l'homme, durant sa vie, obéit à des règles fixées par d'autres hommes, et qui ne découlent donc pas de la nature des objets de ses règles. Marx pensait que l'homme est le seul animal qui se créé ses propres conditions d'existence. L'homme est attiré par le groupe, et c'est pour cela qu'il se fixe des règles, des normes, même si celles-ci sont subjectives. Y renoncer serait vivre à l'état naturel, comme un animal dénué de raison. [...]
[...] Les juges de ces procès ont appliqué la loi stipulant que l'assouvissement de la haine par l'extermination est condamnable. Cette loi fait partie de l'ensemble de règles qui forment notre culture, et que nous devons appliquer chaque jour de notre vie. Seulement ces règles dépendent-elles de la personne qui les définit ? La culture déforme-t-elle la nature ? Si tel est la cas, les normes imposées par notre culture ne sont pas objectives ; telle est l'une des idées que présente Hobbes dans ce texte. Comment les hommes se fixent-ils leurs règles ? [...]
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