L'écrivain naturaliste Émile Zola publie son troisième roman : "Thérèse Raquin" en 1867. Dans le passage qui nous est proposé ici, Laurent, qui vient de tuer Camille - le mari de sa maîtresse - avec la complicité de cette dernière, se rend à la morgue. Nous étudierons la manière dont Émile Zola, dans cet extrait, dévoile, progressivement, la véritable nature de son personnage.
L'endroit qui sert de cadre à ce passage offre, à première vue, toutes les apparences d'une boutique. Le lexique employé pour le décrire ("vitrage", "vitres", "les rangées", "étalage") nous mène vers cette interprétation. La liberté, qui est clairement octroyée, en deux propositions indépendantes juxtaposées ("la porte est ouverte, entre qui veut"), de pouvoir pénétrer en ce lieu à toute heure du jour, semble confirmer cette première hypothèse : il semble bien que nous franchissions ici le seuil d'un commerce.
Les éléments présentés sont "étendus sur des dalles" comme le seraient des articles sur des rayons. Du coup, le lecteur a l'impression de se retrouver, comme le client d'une boutique, devant une présentation harmonieuse de denrées.
[...] Les éléments présentés sont "étendus sur des dalles" (ligne comme le seraient des articles sur des rayons. Du coup, le lecteur a l'impression de se retrouver, comme le client d'une boutique, devant une présentation harmonieuse de denrées. Une autre hypothèse se dessine avec le champ lexical du théâtre ("spectateurs" - ligne 9 "grimaçaient" - ligne 14 -,"grimaces" - ligne 26 "spectacle" - ligne 43, "applaudissent ou sifflent" - ligne 63) qui peut nous laisser penser que nous assistons, dans une salle de spectacle, à la représentation d'une pièce. [...]
[...] "Thérèse Raquin", Émile Zola (1867) - chapitre XIII "Laurent se donna la tâche ( . ) leur robe de soie" L'écrivain naturaliste Émile Zola publie son troisième roman, "Thérèse Raquin", en 1867. Dans le passage qui nous est proposé ici, Laurent, qui vient de tuer Camille - le mari de sa maîtresse - avec la complicité de cette dernière, se rend à la morgue. Nous étudierons la manière dont Émile Zola, dans cet extrait, dévoile, progressivement, la véritable nature de son personnage. [...]
[...] À y regarder de près, c'est bien une forme de penchant nécrophile qui semble le ravager, un désir sexuel pour des jeunes femmes mortes. Ainsi pouvons-nous lire que "ces nudités brutalement étendues . l'attiraient" (lignes 45/46), et , à propos d'une pendue que, "promenant ses regards sur sa chair . il était "absorbé dans une sorte de désir peureux" (lignes 53/54). Au travers de cette étude, nous avons pu vérifier que la mise en place du cadre spatial ouvrait la voie à une réflexion d'ordre psychologique sur Laurent. [...]
[...] La visée de l'auteur a donc pu être précisée. En effet, en le plongeant dans un milieu favorable au dévoilement de sa vraie personnalité, Zola a éclairé le lecteur sur la nature profonde de son personnage : Laurent est en proie à une perversion morbide qui fait de lui un monstre. Nous pouvons déjà prévoir que le crime qui vient d'être perpétré ne sera probablement pas le seul de ce roman. [...]
[...] Le cadre spatial particulièrement éprouvant de ce passage nous invite à nous interroger sur la psychologie du personnage principal, Laurent. Comme les autres habitués de la morgue, qui représentent toutes les couches de la société (le champ lexical des classes sociales se déploie largement : "ouvriers" - ligne 66 "loustics d'atelier" - ligne 68 "petits rentiers , "vieillards maigres et secs", "flâneurs"- ligne 73 "femmes . en grand nombre" - ligne 75/76 - , "jeunes ouvrières" - ligne 76 "femmes du peuple" - ligne 79 "dames bien mises" - ligne Laurent est fasciné par ce rendez-vous morbide. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture