Thérèse Philosophe, Boyer D'Argens, roman érotique, roman d'apprentissage, autobiographie
Thérèse Philosophe, d'abord publiée en 1748 anonymement puis attribuée à Boyer D'Argens (1704-1771), est un roman érotique à portée philosophique, mais aussi un roman d'apprentissage dont la forme est autobiographique. Cette histoire est inspirée d'un fait réel qui fait scandale à l'époque, le procès de Catherine Cadière et du Père Girard.
L'extrait que nous allons étudier se situe à la suite du résumé que Thérèse fait de sa vie au couvent avant que sa mère ne l'en retire.
Ce texte est un discours démonstratif sous forme d'apostrophe, incluant une alternance de questions et de réponses sous forme de dialogue entre Thérèse et les « théologiens fourbes », qui sert aussi à anticiper les objections du lecteur et des « théologiens » et légitimer la philosophie de Thérèse.
[...] Dans un premier temps, Thérèse expose son problème concernant ses deux passions et avance une première théorie. Dès la première ligne de l'extrait, nous savons à qui Thérèse s'adresse quand elle utilise théologiens fourbes ou ignorants elle le fait de manière péjorative comme nous pouvons le voir avec le choix des adjectifs qualificatifs ; cela se rapproche de la colère qui transparaît lors de l'utilisation de l'impératif, répondez optez qui traduit une certaine violence. Elle porte ensuite sur eux une accusation en employant qui créez nos crimes à votre gré ; l'utilisation du terme crime renvoie à la violence du début de la phrase. [...]
[...] La première question nous interroge sur l'origine du problème qui tourmente Thérèse, ainsi que ses deux passions ; elle utilise le terme combattue associé à ses passions qui renvoie de nouveau à la violence, et concernant ses passions elle les décrit, en italique pour insister sur le sujet même du problème : l'amour de Dieu et celui du plaisir de la chair Plusieurs fois au cours de l'extrait, Thérèse fait allusion à ses passions : nous pouvons remarquer cinq occurrences du mot Dieu mais aussi la phrase des appétits qui nous sollicitent et la phrase de désir qui nous agit[e] Dans la deuxième question, Thérèse propose deux possibilités d'origine à son tourment, la nature, ou le diable elle exclue donc toutes responsabilités de l'homme. Après, il y a de nouveau un impératif, optez qui rappelle le discours et ses destinataires. Pour la troisième question Thérèse, en utilisant les verbes oseriez-vous avancer attend une réponse négative, et n'accorde donc pas d'importance à l'opinion de son interlocuteur puisqu'elle est sûre de ce qu'elle avance. Pour finir, elle expose sa première théorie, sous forme de conclusion en utilisant donc où elle fait de Dieu la première cause de sa contradiction. [...]
[...] Ensuite, elle réutilise cet exemple pour le rapprocher de son idée directrice de degrés de force des passions en utilisant le terme nécessairement pour insister encore une fois sur le caractère véridique de son idée. Cette anticipation du dialogue a permis à Thérèse d'arriver à affirmer son idée directrice qui est le fait que toute chose dépend avant tout du degrés de force des passions Nous allons maintenant procéder à l'analyse du second mouvement où Thérèse nous propose un résumé des arguments abordés et une conclusion, comme nous pouvons le voir avec le terme enfin sur l'origine des passions qui la tourmentent. Elle va alors reprendre chaque argument et l'intégrer dans cette conclusion. [...]
[...] Ainsi, pour appuyer sa conclusion et pour terminer son discours, Thérèse va de nouveau s'appuyer sur un exemple mettant en scène un objet du quotidien, ici une balance pour nous prouver que sa thèse peut être utiliser en toute situation, et elle utilise encore le terme nécessairement pour nous prouver une dernière fois que sa thèse est bien fondée. Au terme de cette analyse nous avons pu remarquer que, grâce à des exemples bien choisis, des tournures de phrase déstabilisantes pour ses interlocuteurs ainsi que des arguments bien construits et une thèse solide, Thérèse arrive à la fin de cet extrait à savoir ce qui peut la faire se décider entre ses deux passions. Nous pouvons toutefois remarquer que Thérèse aborde, dans cet extrait, les thèses qui seront développées tout au long du roman. [...]
[...] Cette histoire est inspirée d'un fait réel qui fait scandale à l'époque, le procès de Catherine Cadière et du Père Girard. L'extrait que nous allons étudier se situe à la suite du résumé que Thérèse fait de sa vie au couvent avant que sa mère ne l'en retire. Ce texte est un discours démonstratif sous forme d'apostrophe, incluant une alternance de questions et de réponses sous forme de dialogue entre Thérèse et les théologiens fourbes qui sert aussi à anticiper les objections du lecteur et des théologiens et légitimer la philosophie de Thérèse. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture