Thème de la mort dans Le Guépard de Lampedusa

Thèmes abordés

Le guépard, thème de la mort, sujet de synthèse, terminale littéraire

Résumé du document

Le XVIIe siècle marque en Italie un bouleversement politique provoqué par l'arrivée des troupes garibaldiennes, sous l'ordre du roi Piémontais Victor-Emmanuel, ayant pour but de réaliser l'unité italienne dans une monarchie constitutionnelle qui permettrait l'ascension de la bourgeoisie sans pour autant officiellement trop léser l'aristocratie en place.

C'est cette situation que représente Lampedusa dans son œuvre Le Guépard, symbole de la famille aristocrate sicilienne des Salina, avec à sa tête don Fabrizio, qui va connaître le déclin de sa classe sociale, sa mort, en quelque sorte. C'est ce thème de la mort, qui est omniprésent dans l'œuvre que nous allons étudier, mais également la mort en tant que disparition d'une classe sociale.

Extraits

[...] Par exemple, dans cette même scène de son arrivée à Donna Fugata, il remarque que la richesse de don Calogero ne le rend pour autant raffiné, notamment selon la qualité médiocre de son frac : " on pouvait affirmer que, quand à la réussite de sa confection, le frac de don Calogero était une catastrophe. " ( page mais également lors de la scène du bal, lorsqu'il réalise que la seule chose que don Calogero est capable d'apprécier est ce qui a une valeur monétaire et non culturelle ni artistique. Il n'admire que l'or, non les oeuvres d'art, c'est en ce sens que c'est une richesse culturelle qui meurt avec l'aristocratie. [...]

[...] Ces morts effectives, réelles, de l'oeuvre représente également la mort symbolique, idéologique, de l'aristocratie. Il en est de même pour les multiples allusions à la mort, tout d'abord dans l'adaptation cinématographique du même nom, de Visconti, avec l'apparition, dès les premières scènes, d'une statue mutilée au visage, sans nez, ce qui est annonciateur d'un déclin proche de la noblesse sicilienne. De plus, ce type d'allusions se retrouve tout au long de l'oeuvre de Lampedusa, avec, par exemple, la scène du bal, lorsque le Prince note la vétusté des lieux, ce qui montre que quelque chose se détruit, décline, lorsqu'il s'imagine que les frac des danseurs sont des corneilles, qui sont des animaux de mauvaise augure, ce qui ne présage rien d'enviable à l'égard du sort aristocrate, mais également dans la scène où le Prince observe le tableau de Greuzes, La mort du Juste. [...]

[...] Ce thème de la mort est omniprésent dans l'oeuvre, et se note tout d'abord par le fait que Le Guépard s'ouvre sur la mort d'un personnage et se termine en quelque sorte sur la mort d'un autre. En effet, l'élément que l'on pourrait qualifier de " déclencheur " dans l'action de la famille Salina est celui où l'on trouve le cadavre d'un soldat dans le jardin, qui apporte le message du beau-frère du Prince, et le roman se clot pratiquement sur la mort de don Fabrizio, dans l'avant-dernière partie. [...]

[...] Par ce biais il exprime clairement qu'il ressent sa vieillesse et que dans son cas, elle ne devrait plus tarder. La mort est un thème que l'on retrouve sous différentes formes au long du roman, que ce soit une idéologique ou une personnification. Elle occupe la majorité du roman, donne le ton, et semble avoir comme proie l'aristocratie, ici représentée par don Fabrizio, une culture riche, un goût particulier, un raffinement caractéristique à cette classe sociale qu'est l'aristocratie sicilienne. Face à elle apparait dans le roman l'opportunisme, la naissance d'une génération nouvelle qui représente la modernité, mais qui perdra en richesse culturelle. [...]

[...] " ( page 263 ) Qui plus est, avec le déclin de l'aristocratie, nous assistons dans ce roman à la mort d'une société avec la disparition d'une culture noble, notamment en Sicile. En effet, la mise en place du nouveau système en Italie permet l'arrivée de l'opportunisme et la bourgeoisie connaît une réelle ascencion, politique, économique ainsi que sociale, comme le remarque le Prince à son arrivée à Donna Fugata, lorsqu'il réalise que don Calogero, le maire, est plus riche que lui. [...]