Hésiode, illustre aède de l'antiquité grecque ayant probablement vécu à la fin du VIIIème siècle av. J.-C, est à l'origine des premiers poèmes à la fois épiques et didactiques. Parmi les deux oeuvres principales qui lui sont attribuées, Les Travaux et les Jours, écrite en hexamètres dactyliques, se compose de quatre parties. Celles-ci s'adressent notamment à son frère Persès en raison d'une altercation concernant l'héritage paternel. Il relate alors successivement la querelle qui opposa Zeus et le titan Prométhée, les cinq races de l'humanité, oppose le roi au poète, puis dans un dernier temps, il réalise un éloge du travail au champ, seul vertueux et porteur de justice. Ainsi, il s'agit dans cet extrait de la première partie de l'oeuvre, le célèbre mythe de pandore qui précède l'âge d'or. Zeus, le dieu suprême, outragé à deux reprises par le titan Prométhée, se venge en créant la première femme "Pandore" qui répandra le mal dans le monde entier. Hésiode expose ici les causes de notre condition humaine et offre alors en conséquence une vision particulièrement pessimiste et négative du monde et de la femme, ce qui n'est pas sans rappeler l'histoire d'Adam et Ève dans le premier livre de la Bible, la Genèse. Ainsi, dans ce récit épique et didactique, le dénouement inéluctable de la trahison de Zeus, n'est-il pas une manière moraliste de justifier notre condition humaine ? Pour notre étude, nous adopterons un plan analytique, et dans un premier temps, nous nous intéresserons aux origines de la vengeance et aux acteurs principaux, puis aux répercussions irrémédiables sur notre humanité.
Hésiode relate tout d'abord les faits en respectant l'ordre dans lequel ils se sont déroulés, et raconte ainsi la trahison de Prométhée puis la mise en oeuvre de la vengeance de Zeus. Il réalise une esquisse premièrement de l'âge d'or, démontre les origines du courroux de Zeus, puis dépeint ce dieu suprême et tout puissant.
En effet, l'aède nous fait habilement regretter les temps anciens, cette vie idyllique que nous ont "cachée" les dieux. Le verbe "cacher", à connotation péjorative, désigne d'emblée les responsables de notre condition humaine actuelle et les détenteurs du pouvoir. C'est un récit épique qui déjà se profile avec l'utilisation du passé simple, temps de la narration. La description de la vie d'avant est donc introduite par l'adverbe d'opposition "sinon" au vers 2 et étayée par un conditionnel, temps qui ici suggère le regret et marque la rupture avec la réalité : les choses sont malheureusement différentes (...)
[...] C'est un récit épique qui déjà se profile avec l'utilisation du passé simple, temps de la narration. La description de la vie d'avant est donc introduite par l'adverbe d'opposition sinon au vers 2 et étayée par un conditionnel, temps qui ici suggère le regret et marque la rupture avec la réalité : les choses sont malheureusement différentes. De plus, par un effet de contraste, nombreux chez Hésiode, le vers 2 sans effort, tu travaillerais un jour et le vers 3 toute une année sans rien faire forme un chiasme qui met en relief le fait que les hommes ne seraient pas harassés et ne s'épuiseraient pas à la tâche comme à l'époque du récit. [...]
[...] En un jour, il châtie toute l'humanité pour l'éternité. L'expression le Père des Dieux n'est probablement pas anodine. Un père se doit de punir ses enfants lorsqu'ils ne sont pas obéissants, soit tels que sont Prométhée, Épiméthée et les hommes, afin de leur apprendre. D'où le nom prédestiné étymologiquement d Épiméthée qui signifie celui qui comprend après Zeus apparaît donc comme incarnant le modèle de la droiture, le chef de famille, non seulement de la famille humaine mais aussi divine. [...]
[...] Et celui, en revanche, qui dans son lot trouve le mariage, peut rencontrer sans doute une bonne épouse, de sain jugement ; mais, même alors, il voit toute sa vie le mal compenser le bien ; et, s'il tombe sur une espèce folle, alors, sa vie durant, il porte en sa poitrine un chagrin qui ne quitte plus son âme ni son cœur, et son mal est sans remède. Il dit, et tous obéissent au seigneur Zeus, fils de Cronos. En hâte, l'illustre Boiteux modèle dans la terre la forme d'une chaste vierge, selon le vouloir du Cronide. La déesse aux yeux pers, Athénée, la pare et lui noue sa ceinture. Autour de son cou les Grâces divines, l'auguste Persuasion met des colliers d'or ; tout autour d'elle les Heures aux beaux cheveux disposent en guirlandes des fleurs printanières. [...]
[...] Une connotation érotique peut aussi être relevée ici : la femme est une béance. Les bords abrupts et sans issus est l'allégorie d'une chute violente, de laquelle l'humanité ne sortira pas indemne. L'expression évoque également un piège qui est inévitable et infaillible. Le monde de violence et de contrainte qui sera l'aboutissement de la vengeance est par ailleurs exprimé par le verbe subir au vers 48. Pandore est donc la mère de tous les maux de l'humanité, le miroir inversé de l'image de Zeus en père de famille. [...]
[...] En effet, le vers 6 Zeus t'a caché la vie paraît être lié au vers 9 Et leur cacha le feu et ils pourraient donc assimiler la vie au feu. Sans feu, il n'y aurait pas de vie. Le feu est également associé à la nourriture : au vers 1 les dieux ont caché ce qui fait vivre les hommes correspond implicitement au rituel du sacrifice qui opposa Zeus à Prométhée. On peut en déduire que la vie principalement agraire de l'époque reposait sur ces deux bases élémentaires, le feu et la nourriture, les distinguant ainsi des animaux. Prométhée est alors héroïque. [...]
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