Commentaire composé sur l'Acte III Scène 15 de l'ouevre de Beaumarchais intitulée Le Mariage de Figaro.
[...] Pour cause d'opposition faite au mariage dudit Figaro, par ladite de Verte-Allure. Le docteur Bartholo plaidant pour la demanderesse, et ledit Figaro pour lui-même ; si la Cour le permet, contre le voeu de l'usage, et la jurisprudence du siège. FIGARO : L'usage, maître Double-Main, est souvent un abus ; le client un peu instruit sait toujours mieux sa cause que certains avocats qui, suant à froid, criant à tue-tête, et connaissant tout, hors le fait, s'embarrassent aussi peu de ruiner le plaideur que d'ennuyer l'auditoire, et d'endormir Messieurs ; plus boursouflés, après, que s'ils eussent composé l'Oratio pro Murena moi je dirai le fait en peu de mots. [...]
[...] LE COMTE : L'affaire n'est pas de mon ressort. Je servirai mieux mes vassaux en les protégeant près du Roi. Passez. DOUBLE-MAIN en prend un troisième. (Bartholo et Figaro se lèvent.) : Barbe, Agar, Raab, Madeleine, Nicole, Marceline de Verte-Allure, fille majeure (Marceline se lève et salue) ; contre Figaro . nom de baptême en blanc ? En partenariat avec www.bacfrancais.com FIGARO : Anonyme. BRID'OISON : A-anonyme! Què-el patron est-ce là ? FIGARO : C'est le mien. DOUBLE-MAIN écrit : Contre anonyme Figaro. Qualités ? [...]
[...] et depuis Alexandre le Grand, qui promit mariage à la belle Thalestris . LE COMTE, interrompant : Avant d'aller plus loin, avocat, convient-on de la validité du titre ? BRID'OISON, à Figaro : Qu'oppo . qu'oppo-osez-vous à cette lecture ? FIGARO : Qu'il y Messieurs, malice, erreur, ou distraction dans la manière dont on a lu la pièce ; car il n'est pas dit dans l'écrit : "laquelle somme je lui rendrai et je l'épouserai" ; mais : "laquelle somme je lui rendrai, ou je l'épouserai" ; ce qui est bien différent. [...]
[...] Les ressorts comiques - La justice est tournée en ridicule, considérée comme non-crédible par les deux parties en opposition : Marceline l'accuse de corruption, Figaro d'inefficacité et de manipulation. Elle est ici représentée sous un jour très théâtral, très proche de la Commedia dell'arte affectionnée par Beaumarchais : les juges sont des pantins qui acquiescent sans mot dire, l'huissier vocifère en permanence pour réclamer le silence, on devine la salle en émoi, les avocats ne sont pas professionnels (Bartholo, médecin) et jugés superflus par Figaro. [...]
[...] Le personnage de Bartholo, qui s'improvise avocat, en donne une piètre image. Il est présenté comme borné, abruti par son métier qui l'imprègne tant qu'il ne sort pas de son champ lexical pour témoigner : "vous vous ferez saigner", "il prendra deux grains de rhubarbe où vous mêlerez un peu de tamarin". Beaumarchais fait ici allusion à deux traitements courants de l'époque, complètement fantaisistes et d'aucune efficacité. Il en profite donc pour injecter une critique acerbe de la médecine qu'il juge incompétente. [...]
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