Dissertation sur le rôle du théâtre : est-il simplement de raconter une histoire ou doit-il faire réfléchir le spectateur ?
[...] Le nom- même d'Harpagon vient du grec harpago : grappin, crochet (le mot harpie a la même racine). Dans Le malade imaginaire, Argan est un hypocondriaque, c'est à dire qu'il se croit atteint de multiples maladies et qu'il fait la fortune de nombreux charlatans qui se disent médecins. Ces caricatures extrêmes sont un moyen pour l'auteur de nous faire réfléchir sur nos propres tendances car nous avons tous en nous un peu d'Harpagon ou d'Argan Le théâtre peut également véhiculer une critique sociale plus générale - l'injustice ou les différences entre les classes sociales y sont à la fois ridiculisées et analysées. [...]
[...] Le rôle du théâtre est de critiquer la société 1. A l'aide de personnages caricaturaux, le théâtre peut critiquer les mœurs : certaines personnes ont des traits de caractère particuliers, encore accentués dans les pièces. Molière a dit : Je ne sais s'il n'est pas mieux de travailler à rectifier et à adoucir les passions des hommes que de vouloir les retrancher entièrement La devise de la comédie apparaît dès les années 1620 en France: Castigat ridendo mores : elle corrige les mœurs par le rire. [...]
[...] Elle est souvent employée dans des périodes où la censure est omniprésente et où les auteurs contestataires risquent non seulement de ne pas être publiés, mais aussi d'être mis en prison ou exécutés s'ils affichent une opinion contraire à celle des autorités. Un procédé courant est de faire énoncer son opinion par un personnage, ce qui permet de nier que ce soit la sienne propre. Par exemple, dans Le Misanthrope de Molière, c'est Alceste qui critique l'hypocrisie de la société. Dans Dom Juan, c'est le comique de Scagnarelle qui camoufle la critique des mœurs. [...]
[...] Leur unique but est de faire rire le public. II. Synthèse 1. La critique explicite ne se cache pas, elle domine l'œuvre. Elle est surtout présente au XVIIIème siècle, car la censure s'est relâchée et les auteurs sont libres. Dans le contexte des lumières et de ce qui deviendra la Révolution, le théâtre véhicule une critique sociale. Dans L'île des esclaves, Marivaux condamne clairement l'esclavage et met en scène l'inversion des rôles entre maîtres et esclaves les serviteurs ne sont plus des faire-valoir, de simples accessoires destinés à recueillir les confidences de héros nobles ; ils deviennent des personnages à part entière, avec un caractère, des sentiments. [...]
[...] Les auteurs de théâtre sont-ils censés distraire ou émouvoir, ou doivent- ils aller plus loin en construisant leur pièce comme Beaumarchais pour Le mariage de Figaro, de façon à y faire entrer la critique d'une foule d'abus qui désolent la société ? Nous répondrons à cette question en présentant d'abord les arguments qui tendent à montrer que critiquer est le rôle essentiel du théâtre, puis ceux qui expliquent que ce n'est pas son seul but et que l'on peut l'apprécier sans satire des mœurs. Enfin, nous parlerons de la différence entre critique explicite et implicite. [...]
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