That Evening Sun, incipit, William Faulkner, population afro-descendante américaine, gouvernantes noires, Quentin Compson, abolition de l'escalavage, réalisme, commentaire de texte
La nouvelle que nous allons étudier, intitulée "Soleil couchant", se déroule au début des années 1900 ; on peut y lire l'histoire de Nancy, femme noire, qui vient remplacer Dilsey dans la famille Compson. Nancy est effrayée à l'idée que son conjoint, nommé Jésus, la tue, car elle est tombée enceinte d'un homme blanc. Nancy se trouve donc au centre de cette nouvelle, relatée par le point de vue du jeune Quentin Compson, où elle tente de ne jamais rester seule. L'extrait que nous allons étudier se situe au tout début de la nouvelle. Il s'agit de l'incipit de celle-ci qui peut être qualifié de in media res. En effet, l'histoire débute directement, sans explications précises, et c'est cet incipit qui va poser les bases de la nouvelle.
[...] La question du langage utilisé est également très importante pour nous plonger dans un contexte précis. En effet, les personnages, tels que Nancy et Jésus, utilisent un langage, oral presque argotique : « J'peux pas traînasser » (p.65). Ce langage nous permet d'intégrer une réalité bien précise. Les personnes parlaient ainsi, au début des années 1900, ce qui plonge le lecteur dans un contexte réel. Seulement, cette description précise nous place donc dans un contexte, qui n'a malheureusement pas changé. [...]
[...] Effectivement, elle représente, à elle seule, les difficultés que pouvaient vivre les afros descendants dans cette structure sociale. II. Le personnage de Nancy, représentative des gouvernantes noires Le personnage de Nancy se trouve au centre de la nouvelle. L'incipit de ce texte décrit donc l'histoire de cette femme noire, ce qui peut aider le lecteur à mieux comprendre les enjeux du texte. Nancy est présentée comme la remplaçante de Dilsey au sein de la famille Compson puisque celle-ci est malade. [...]
[...] En effet, nous pouvons lire, dans notre extrait, que Nancy en vient finalement à rejeter sa propre existence. Elle explique à la page 67 : « Je ne suis qu'une négresse [ ] ça n'est pas de ma faute ». Le fait de dire « je ne suis que cela » rabaisse encore une fois Nancy. Elle se dénigre elle-même et déplore le fait d'être une personne racisée. Elle va même jusqu'à parler de « faute », comme si elle était coupable de quelque chose en ayant la peau noire. [...]
[...] Le narrateur décrit cela à la page 57 de la nouvelle : « Les Noires, qui, comme autrefois, lavent le linge des Blancs ». Cette comparaison avec l'adverbe de temps « autrefois » démontre qu'avant l'abolition de l'esclavage les personnes noires réalisaient les mêmes tâches qu'après l'abolition. La société post-abolition est donc marquée par l'esclavage et ne souhaite pas s'en détacher : « Il y a quinze ans, le lundi matin, les rues [ ] regorgeaient de Noires » (p.57). [...]
[...] On retrouve l'isotopie du regard de Nancy : « elle me regarda » (p.65), « elle me regardait », puis encore une fois « elle me regardait » (p.67). L'abondance d'occurrences concernant les yeux de Nancy les fait presque ressortir de cette scène. Seuls les yeux de Nancy sont visibles. On a presque l'impression d'une métonymie de sa personne. Quentin se focalise sur les yeux de Nancy. Il les décrit comme si elle le fixait sans arrêt. On retrouve l'idée d'animal rampant : Nancy semble avoir des yeux jaunes et perçants tels ceux d'un serpent. Nancy est une gouvernante noire, traitée à la manière d'un animal. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture