Littérature, Tête d'Or p.219-234, Paul Claudel (1890), étude littéraire, dénouement dramatique, dénouement symbolique, dénouement spirituels catharsis, allégorie, mort tragique
Nous sommes à la fin de la 3e partie. "Tête d'Or," dont "le corps royal" a été "déposé sur (le) roc carré qui servit aux rites antiques" (p. 191), repose seul face au ciel, ainsi qu'il l'a ordonné à ses soldats ("partez sans regarder en arrière/l'affaire est entre moi et l'oubli" p. 214). Pour le spectateur, il est mort, le porte-étendard l"a annoncé solennellement : "Nous devons le laisser seul ! qu'il repose en son lieu ; Tête d'Or,/Qui, ne connaissant plus l'incertitude humaine, ne portait plus qu'un désir inextinguible, n'est plus".
[...] « non, femme tu ne peux / prendre cette vie-ci dans tes cheveux » p ; « tu ne peux défaire cette âme dure avec tes ongles de femme »p où l'emploi du mot « femme » connote le mépris, mais pour moi, je ne veux pas de toi. / Que je meure solitaire »), rupture annoncée par un rire sarcastique et choquant « Ne ris pas ainsi avec cette bouche creuse », et confirmée par un glissement de ces paroles qui commencent par Ô qui ne concernent plus la P. [...]
[...] - la femme « fatale » dissimulée sous l'icône, la tentation d'Eros et de l'amour humain, que cette scène à l'esthétique érotique décadente peut mettre en valeur - ou le symbole marial de la « co-rédemptrice », celle qu'il compare à deux reprises au « dernier soleil » et « suprême soleil », qu'il désigne par la suite comme son « seul amour » Le soleil est un des équivalents métaphoriques du Christ appelé « sol justiciae » le motif de la souveraineté Roi non par le hasard, mais par la force et la vérité (p. 209) Et je meurs. Mais le signe royal / ne s'effacera pas de mon front. (p. 211) Je mourrai debout / comme il convient très bien à ceux de ma race p De quelle souveraineté est-il question finalement ? une souveraineté temporelle (mais le siège monarchique restera vide in fine, et l'aventure de TO sonne le glas de la monarchie parlementaire présentée ds 2ème partie) ou une souveraineté spirituelle ? [...]
[...] Alors que l'un et l'autre sont dans un état de faiblesse physique qui brise leurs défenses, les personnalités s'affirment dans toute leur profondeur en partie insoupçonnée, et trouvent dans cette scène leur plein achèvement. La résolution du conflit qui les oppose autour du motif de la royauté se joue par un véritable « coup de théâtre » dans ce moment de mort en sursis. La fin de la pièce n'est que la concrétisation de ce qui se dénoue ici. - Symbolique : le traitement des les thèmes de l'amour, de la royauté et de la mort donne la clé de lecture de la pièce. [...]
[...] 111/112: « il ne fallait pas que tu en aimasses un autre que moi. Frère Enfant ( ) j'étais plus attentif à toi qu'un père ( ) et mon cœur était attaché au tien par un lien plus fort et plus doux Le sentiment amoureux entre un homme et une femme, quoique esquissé à propos de la femme morte dans la première partie et lors de l'agonie de Cébès, n'est évoqué que pour montrer qu'il s'agit d'une entrave dont le héros doit se dégager pour pouvoir accomplir son destin. [...]
[...] La résolution d'un conflit : le dénouement dramatique. L'opposition apparente des personnages - dans l'attente de sa mort, chacun des personnages a bénéficié d'une oraison funèbre bien différente : ( pour Tête d'Or, l'affirmation réitérée de sa royauté et de son caractère exceptionnel: par ex. p le centurion :« Quelqu'un de grand va mourir, et c'est pourquoi le vent se lève, afin qu'il détache la flamme de l'âme et le chêne s'ébranle dans sa base. C'est la nature qui demande à reprendre son illustre enfant » ( la Princesse, elle, n'a eu que le ricanement cruel du Déserteur, après une reconnaissance ironique de son caractère royal : « Reste là et quand viendra la nuit les loups arriveront, et ils t'arracheront les jambes / Et les corbeaux t'extirperont les yeux. [...]
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