Le roman de Hardy est structuré par sept phases dont les deux premières sont Jeune fille / Femme : « Maiden » / « Maiden no more » en anglais. Notre extrait se situe à la fin de la première phase, lorsqu'Alec et Tess sont dans la forêt, au moment du viol non raconté mais qui doit être compris par le lecteur, et comprend tout le douzième chapitre, c'est-à-dire le premier chapitre de la deuxième phase : Tess rentre chez elle, est rattrapée par Alec qui fait un bout de chemin avec elle, croise ensuite un homme qui se dit « au service de Dieu » et peint des messages à visée religieuse, puis rentre enfin chez elle et retrouve sa mère.
Le viol, élément central de la vie de Tess, puisque c'est ce qui fait qu'elle n'est pas une « femme convenable » comme elle le dira n'est pas raconté, mais il est bien marqué par ce blanc, son importance est marquée par ce changement structurel très frappant : le viol est ce qui fait qu'elle est « Maiden no more » avec toutes les conséquences sur sa vie, conséquences qui commencent à être présentées dans le douzième chapitre.
[...] Tess d'Urberville de Thomas Hardy (premier chapitre de la deuxième phase) Le roman de Hardy est structuré par sept phases dont les deux premières sont Jeune fille/ Femme Maiden Maiden no more en anglais. Notre extrait se situe à la fin de la première phase, lorsqu'Alec et Tess sont dans la forêt, au moment du viol non raconté, mais qui doit être compris par le lecteur, et comprend tout le douzième chapitre, c'est-à- dire le premier chapitre de la deuxième phase : Tess rentre chez elle, est rattrapée par Alec qui fait un bout de chemin avec elle, croise ensuite un homme qui se dit au service de Dieu et peint des messages à visée religieuse, puis rentre enfin chez elle et retrouve sa mère . [...]
[...] On peut lire dans l'extrait d'autres signes prémonitoires de la fin du roman (le meurtre d'Alec par Tess/la mort de Tess) : ce qui donne bien une idée de destin tragique. Il y a une allusion très claire à ce dénouement dans le dialogue Tess/Alec lorsqu'elle lui dit (p. 99) ( ) tandis que ses yeux étincelaient et que s'éveillait en elle l'esprit caché qu'il devait apprendre un mieux connaître un jour = l'aposiopèse souligne l'effet proleptique : il connaîtra son esprit de révolte, c'est-à-dire le meurtre. [...]
[...] Ici trop tard, elle est à sa merci). La première phrase de l'extrait est significative : Elle s'assit passivement au milieu des feuilles qu'il avait amoncelées et fut secouée d'un léger frisson. L'adverbe passivement montre l'attitude de Tess pendant tout l'extrait : elle obéit à Alec qui lui dit de l'attendre, et elle atteint ensuite le stade d'une passivité complète (par le sommeil). Elle s'assoit à un endroit préparé par lui au milieu de feuilles qu'il avait amoncelées : qui presque comme un autel, Tess est dans donc dans une position de victime. [...]
[...] On peut noter qu'on retrouve déjà cette idée de marque lorsqu'Alec touche Tess avant le viol : ses doigts la touchèrent, s'enfonçant comme dans une vague Le viol est donc clairement une marque, marque noire qui obscurcit le destin de Tess. On a le mot sort en français mais le texte anglais est encore plus explicite she was doomed to receive : le verbe dommed souligne cette idée de fatalité : le viol est donc bien le malheur tragique de Tess. [...]
[...] s'écria-t-elle en éclatant, et je n'irai plus jamais à votre église ! Tout ce passage, dramatique, tragique préfigure également c'est l'opposition entre la loi naturelle (celle que suit Tess) et la loi sociale qui est absurde et arbitraire. [...]
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