Le Temps Retrouvé, L'Hôtel de Jupien, désirs sadomasochistes, Charlus, narrateur, guerre, Paris, transgression, roman, désir, perspectives futures, violence, intrigue, Proust
Le passage est situé dans la deuxième partie du roman, pendant la guerre, centrée sur le personnage de Charlus. Le narrateur vient de quitter le baron avec qui il a eu une longue conversation à propos de la guerre. Il marche seul dans Paris et s'arrête dans un des rares établissements restés ouverts pour se désaltérer.
[...] Évocation trouble de Saint-Loup p « uniforme dissimulé dans une grande houppelande » ; apparition indistincte ; doute sur le genre (« tournure », « sveltesse ») et sur l'identité (« me fit fortement douter »). Doute sur le genre de Charlus (surnommé ailleurs dans le texte « Frau Bosch » (dans le monde des Guermantes), ou Madame Pamela (dans le monde de la maison de Jupien). Inversion (cf. Havelock Ellis : Sexual Inversion) : dans Sodome et Gomorrhe, la référence que fait Proust aux théories de son époque qui tentent d'identifier des critères physiques d'identification de l'homosexualité : « Les signes identitaires et identifiants se multiplient, comme le nez de Swann qui finit par réapparaître et s'imposer comme le nez juif par excellence [ . [...]
[...] » (p. 288) Espace du ban et de la profanation. C'était déjà en voyeur que le narrateur assistait à la scène de séduction entre Jupien et Charlus dans la cour de l'hôtel de Guermantes (Sodome et Gomorrhe). Trois scènes successives de sadisme sur lesquelles pèse le sentiment d'une faute et qui révèlent aussi une ambiguïté du narrateur. [...]
[...] Le temps retrouvé, L'Hôtel de Jupien - Marcel Proust (1927) - Comment la révélation progressive des désirs sadomasochistes de Charlus est-elle une façon pour le narrateur de dessiner l'espace transgressif du roman ? Situation du passage : Le passage est situé dans la deuxième partie du roman, pendant la guerre, centrée sur le personnage de Charlus. Le narrateur vient de quitter le baron avec qui il a eu une longue conversation à propos de la guerre. Il marche seul dans Paris et s'arrête dans un des rares établissements restés ouverts pour se désaltérer. [...]
[...] Le thème oriental est présent par la référence aux Mille et une nuits, qui trouve des correspondances dans le « réel » du Paris en guerre : les chauffeurs de taxis (« des Levantins ou des nègres » (p. 118), « Jeanne l'Algérienne » (p. 120) ; ambiguïté du thème oriental : connote politiquement la guerre (par exemple p. 288-289) et fantasmatiquement, entre signe politique et signe esthétique. Référence à Prométhée enchaîné, au supplice honteux et au châtiment infligé par Zeus à celui qui a défié les dieux. [...]
[...] Pressentiment du crime : « nid d'espionnage » (p. 118), « nid d'espions » (p. 119), « un crime atroce allait y être consommé » (p.119) ; « l'abandon et la peur habitaient tout ce quartier. » (p. 117). Caractère spectaculaire de la révélation : le nom ce Charlus vient fermer la scène et résoudre l'énigme en provoquant une stupeur : intertextualité avec L'Éducation sentimentale de Flaubert : « Et Frédéric, béant, reconnut Sénéchal » ; tire aussi le roman enchâssé du côté du roman d'initiation (où le sexuel a remplacé le sentimental). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture