Le 28 novembre 1946, Paul Eluard perd brutalement Nusch, sa muse, son égérie. Le 16 juin 1947, il publie sous le pseudonyme de Didier Desroches, et pour quelques amis, "Le temps déborde", dans lequel figure le poème "Ma morte vivante" à forme irrégulière dédié à sa défunte femme Nusch où il y relate sa mort qui lui fut très douloureuse.
A travers son désespoir, il évoque le souvenir passé de son amour, ses sentiments envers sa femme qu'il a tant aimée et l'amène donc, sa femme morte, à exprimer un futur incertain, sans avenir. En effet, l'auteur exprime son désespoir à travers la structure du poème et le champ lexical de la vie et de la mort. D'entrée, le titre du poème « Ma morte vivante » se présente sous la forme d'un oxymore qui rapproche la mort à la vie.
[...] À travers son poème, Paul Eluard exprime donc son désespoir à travers le champ lexical de la mort tout en évoquant le souvenir de sa femme, de son amour, du bonheur dont il jouissait; dans un futur où il pense qu'il n'a pas sa place dont la seule issue serait la mort afin de rejoindre sa femme afin de se libérer du tourment qui le hante. Mais ce poème est aussi un appel à vivre le présent pour vaincre la mort (Carpe Diem). Ainsi en est- il dans l'œuvre Stances de Ronsard, où il y célèbre Marie pour qui il éprouvait un grand amour, mais qui est morte aussi prématurément. [...]
[...] La structure du vers 6 Mes yeux se sont séparés de tes yeux montre l'implication de l'auteur (Mes) et l'implication de sa femme Nusch tes marquée par une coupure se sont séparés entre ces deux-ci, la structure ce vers adopte un parallélisme tout le long de la deuxième strophe. La séparation est amplifiée avec les anaphores Ma bouche s'est séparée aux vers 8 et 9 ainsi que Ma main aux vers 11 et 12. Cette séparation a pour conséquence de plonger l'auteur dans un désespoir sans fin, où le temps s'arrête: Dans mon chagrin, rien n'est en mouvement (vers 1). L'auteur perd même sa confiance en soi, sa confiance en la vie: Ils perdent leur confiance ils perdent leur lumière (vers 5). [...]
[...] Le thème du souvenir occupe une place assez importante dans le poème. Il est représenté par l'utilisation du passé composé et du passé simple comme au vers Ni jamais plus de ce qui fut moi-même où Paul Eluard évoque sa personne lors du vivant de sa femme Nush. Il insiste également sur les sensations, sur le plaisir, sur l'amour qu'il éprouvait pour se femme: tes yeux (vers leur lumière (vers ta bouche (vers plaisir (vers etc. pour susciter une nostalgie dont il ne peut pas se détacher et qu'il croyait éternelle, tout comme sa vie: Ma vie en ton pouvoir »(vers 17) Que j'ai crue infinie »(vers 18). [...]
[...] Bien qu'ils soient opposés, la mort est souvent rapprochée à la vie à l'image du titre du poème qui montre un désir de l'auteur de voir sa femme ramenée à la vie ce qui est impossible. Il se contraint donc à la rejoindre à travers les vers 15 et 16 : Il m'est donné de voir ma vie finir Avec la tienne où il symbolise une idée de suicide pour pouvoir rester avec sa femme et mettre ainsi une fin à son désespoir. De plus, tout ceci l'amène à évoquer un futur sans avenir, sans sa femme. L'auteur n'a plus de but concret et n'a plus d'avenir. [...]
[...] "Le temps déborde", Paul Eluard (1947)- "Ma morte vivante" Le 28 novembre 1946, Paul Eluard perd brutalement Nusch, sa muse, son égérie. Le 16 juin 1947, il publie sous le pseudonyme de Didier Desroches, et pour quelques amis, Le temps déborde, dans lequel figure le poème Ma morte vivante à forme irrégulière dédié à sa défunte femme Nusch où il y relate sa mort qui lui fut très douloureuse. À travers son désespoir, il évoque le souvenir passé de son amour, ses sentiments envers sa femme qu'il a tant aimée et l'amène donc, sa femme morte, à exprimer un futur incertain, sans avenir. [...]
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