La Tempête de Shakespeare (1623), colonialisme, farce, esclave, Européens, croyances religieuses, autoritarisme, annexions des terres, christianisation, servitude volontaire, parodie biblique, récit burlesque, indigènes, Code noir
L'esclave Caliban, renvoyé par Prospéro, doit continuer son dur labeur. C'est alors que l'orage éclate et le bouffon Trinculo apparaît. Apeuré, Caliban se cache sous une brouette, protégé par une couverture. Alors une série de questionnements sur la nature de l'étrange créature l'assaille : s'agit-il d'un homme ou d'un poisson ? Trinculo le rejoint. Stéphano, le sommelier ivrogne entre en scène. Ce dernier et Trinculo fêtent leurs retrouvailles en buvant du vin, et en invitant Caliban à faire de même. Mais Caliban est terrorisé puis finit par s'imaginer que l'un des deux hommes est son dieu Sétébos.
Dès lors, Shakespeare se plaît à parodier le colonialisme, à travers une mise en scène bouffonne des Européens, de leurs rites religieux et de leurs attitudes.
En quoi, cette scène, sous couvert de comique, dénonce-t-elle le comportement colonialiste ?
[...] Si le point de vue du colon est ici dénoncé, si l'attitude du colonisé est raillée, c'est parce que Shakespeare entend écrire une parodie farcesque. III. Une dimension burlesque Si le thème de cette scène de La Tempête est sérieux, il n'en demeure pas moins que cet extrait relève de la farce, en une parodie biblique. Les personnages, parce qu'ils sont en décalage, s'apparentent à ceux de la farce, et sont peu à peu gagnés par la folie. Shakespeare se plaît ici à parodier des thèmes bibliques. L'adage in vino veritas s'avère une scène de beuverie comique, grâce au personnage type de l'ivrogne notamment. [...]
[...] La Tempête, acte II, scène 2 - Shakespeare (1623) - Critique du colonialisme L'esclave Caliban, renvoyé par Prospéro, doit continuer son dur labeur. C'est alors que l'orage éclate et le bouffon Trinculo apparaît. Apeuré, Caliban se cache sous une brouette, protégé par une couverture. Alors une série de questionnements sur la nature de l'étrange créature l'assaille : s'agit-il d'un homme ou d'un poisson ? Trinculo le rejoint. Stéphano, le sommelier ivrogne entre en scène. Ce dernier et Trinculo fêtent leurs retrouvailles en buvant du vin, et en invitant Caliban à faire de même. [...]
[...] Caliban est donc aux prises du colon. Ainsi, cette scène dénonce l'attitude colonialiste à travers les deux personnages européens. Mais Shakespeare se place aussi du côté de Caliban. II. Du point de vue des autochtones Dès lors, le point de vue de l'indigène est lui aussi abordé. Il admire le colon, mais il ressent également un besoin de liberté, tout en exprimant le paradoxe d'une servitude volontaire. Caliban admire le colon, comme un dieu. Shakespeare dépeint ici la réalité, les autochtones étant médusés de voir les peaux blanches des Européens, mais aussi leurs armures, les chevaux . [...]
[...] La lune, motif récurrent de la scène, est l'astre des fous (en anglais, le terme « lunatic » signifie « fou »). Ainsi, les personnages évoluent vers une sorte de délire, chacun jouant un rôle, en une mise en abyme théâtrale et théâtralisée. Stephano joue à être un dieu lunaire, Trinculo croyant que Caliban est un « veau de la lune » cherche à devenir dominateur, et Caliban n'a pas su faire sa « révolution », son retournement de planète, et partant, de condition sociale (comme l'on dit de la révolution d'un astre), et continue d'être asservi. [...]
[...] Ainsi, la chanson finale de Caliban réclame la liberté. Il y récapitule son labeur : « Je ne ferai plus de viviers pour le poisson ; Je n'apporterai plus à ton commandement de quoi faire le feu ; Je ne gratterai plus la table et ne laverai plus les plats ». Caliban se pense sauvé : « Caliban, A un autre maître, devient un autre homme » et il s'écrie « Liberté » quatre fois. Mais cette liberté est toute relative puisque Caliban évoque lui-même un « nouveau maître ». [...]
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