Charles Baudelaire est un célèbre auteur pré-symboliste du 19e siècle. Il est connu pour avoir écrit Les petits poèmes en prose (= le Spleen de Paris), mais aussi Les Fleurs du Mal, publié en 1857 d'où est extrait ce poème intitulé « Parfum Je te donne ces vers … ».
Ce 39e poème des Fleurs du mal clôt le « cycle de Jeanne », c'est-à-dire l'ensemble des poèmes inspirés par la mulâtresse Jeanne DUVAL, maîtresse et compagne durant vingt ans de Baudelaire.
Ce sonnet, paru en avril 1857 dans la Revue française, propose un contraste saisissant entre le ton apaisé des deux quatrains et l'agressivité des deux tercets. De cette opposition naît un poème original et complexe.
Le thème premier est celui du don de l'immortalité, Baudelaire, en dédiant ces vers à la femme aimée, lui promet qu'elle existera au-delà de sa vie terrestre. C'est grâce à l'accueil que la postérité fera à cette œuvre que la femme deviendra immortelle.
[...] L'apostrophe n'apparaît que dans les tercets, mais elle est insistante, puisque le Ô toi du vers 11 est une reprise du vers 9. Simultanément, Baudelaire accumule et juxtapose les périphrases qui désignent cette seconde personne, si bien que son identité devient indécidable. La comparaison du vers 11 renchérit d'ailleurs sur ce point, puisque les mots ombre et éphémère (vers 11) composent un portrait incertain. La seule certitude est que cet être abandonne peu à peu son caractère proche, humain et mortel. En outre, le thème de la malédiction est omniprésent dans le recueil, et il caractérise différentes figures. [...]
[...] En outre, l'enjambement des vers 1 et 2 renforce l'idée que la poésie enjambe différentes époques, un pied dans le passé et le second déjà dans l'avenir. Le premier quatrain propose d'ailleurs une métaphore filée d'un grand intérêt. Grâce au verbe aborder (vers et à l'opposition métaphorique du vers le poète compare sa réputation mon nom »(vers1) à un vaisseau. Il utilise un comparant spatial, alors que le comparé est d'ordre temporel : la réputation du poète qui franchit les âges sera pareille à un vaisseau qui franchirait les mers. [...]
[...] Or, nous avons dit que cette théorie est empruntée par Baudelaire aux poètes de la Renaissance. Ces derniers l'ont eux-mêmes trouvée chez Platon, qui définit l'inspiration poétique comme divine, notamment dans Le Banquet. L'immortalité est transmise grâce à plusieurs chaînons (vers qui relient Dieu au poète et le poète aux hommes. Si Baudelaire ne fait pas preuve d'invention dans le thème, il innove en revanche dans les images. Ainsi, la comparaison du vers 8 fait de la poésie un gibet ( potence) auquel est accroché le souvenir de la femme aimée. [...]
[...] La poésie permet donc aux êtres qu'elle évoque de devenir légendaire, mythique. De plus, le mot fable se rapporte aux légendes ou mythes, possède une coloration antique. De même, la comparaison avec tympanon (vers mot d'origine grecque, est délibérément archaïque. Cet instrument de musique n'est pas choisi au hasard. Fort employé au Moyen-Age, il est tombé dans l'oubli au XIXe siècle. Sa mention témoigne donc d'une volonté archaïsante, que l'on retrouve avec le verbe fatiguer (vers 6). Son emploi au sens d' importuner n'est pas innocent. [...]
[...] Je te donne ces vers . de Charles Baudelaire dans Les Fleurs du Mal Introduction Charles Baudelaire est un célèbre auteur pré-symboliste du 19e siècle. Il est connu pour avoir écrit : Les petits poèmes en prose le Spleen de Paris) mais aussi Les fleurs du mal publié en 1857 d'où est extrait ce poème intitulé Parfum Je te donne ces vers Ce 39e poème des Fleurs du mal clôt le cycle de Jeanne c'est-à- dire l'ensemble des poèmes inspirés par la mulâtresse Jeanne DUVAL, maîtresse et compagne durant vingt ans de Baudelaire. [...]
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