Les deux textes représentent les scènes 2 et 3 de l'acte III de Tartuffe. Nous y retrouvons la première apparition du personnage éponyme, dans la scène 2 et de ses premières manifestations d'hypocrisie. Dans la scène 3 il fera sa déclaration d'amour à Elmire et cette dernière s'en servira pour le piéger.
Extrait du commentaire de la scène 3 : "Suite au retrait de Dorine dans la scène 2, Tartuffe est maintenant face à Elmire dans la scène 3 de l'acte 3. Nous allons voir dans cette scène une progression dans l'évolution du sentiment de Tartuffe. Tout d'abord, la scène s'ouvre sur une formule dévote : nous avons un champ lexical dominant de la piété : « le ciel », «le corps », « l'âme » et les verbes transitifs directs « bénir », et « inspirer ». Donc dès le début, Tartuffe entame une manœuvre de séduction d'Elmire."
[...] Nous remarquons jusqu'à maintenant, un jeu d'attraction et de répulsion. D'attraction dans la mesure où Tartuffe emploie, d'une manière insistante, tous les moyens nécessaires pour charmer Elmire ; de répulsion où cette dernière refuse toutes ses avances mais dans une situation dissimulée. Elmire utilise une deuxième fois un ton sérieux pour rappeler l'objectif de cette entretien. La périphrase verbale vouloir parler où le semi- auxiliaire, conjugué au passé composé indique une intentionnalité avec une prise de décision irrévocable (je parle de la réplique d'Elmire). [...]
[...] Outrance : exagération Anodin : Dans un sens railleur, pour se moquer, vers anodins, couplets anodins, méchants vers, couplets sans esprit. Il se dit aussi en ce sens des personnes. Peignez-nous ce personnage anodin. Scander : rythmer Pernicieux : qui relève du danger Incommensurables : très étendue, de grandeur Exacerbant : Rendre une sensation plus aiguë, plus douloureuse : Exacerber un mal de dents. Pousser un sentiment, un état à très haut degré, à son paroxysme : Exacerber la colère. Concurrence exacerbée. Emonder : action de débarrasser les arbres ou les arbustes des branches. [...]
[...] A travers l'antithèse constatée dans le vers 957 avec les expressions peine béatitude et surtout dans le vers 960 heureux si vous voulez malheureux, s'il vous plait Tartuffe est plus que désemparé, il a une peine de cœur à tel point qu'il suscite l'indifférence d'Elmire. La femme conseille à Tartuffe de refréner ses sentiments car ils ne sont pas dignes d'un homme de sa position. Sauf que dans la deuxième tirade de Tartuffe, l'homme ne connait plus ses limites. Il donne comme toujours libre cours à ses sentiments. Il revendique son appartenance au genre humain, il revendique les faiblesses à Elmire qui l'a complètement subjugué. [...]
[...] En effet, cette dernière, emploie un ton sérieux. Dans sa réplique, composée de phrase simple, elle invite Tartuffe à converser sérieusement. Le sujet de leur discours est porté sur la décision d'Orgon sur le mariage de sa fille Marianne avec Tartuffe. Ce dernier poursuit son discours en montrant de plus en plus son intérêt pour Elmire, nous avons une phrase interrogative portant sur sa santé. Le faux dévot commence, par une manière très subtile, à séduire la femme. C'est pourquoi il s'étend sur ces éloges cherchant tous les moyens de l'attirer vers lui. [...]
[...] Tartuffe se montre un personnage qui transgresse non seulement les lois de la morale mais aussi celles de la religion. Cette prise de conscience fait ressaisir, en apparence, le faux dévot. D'ailleurs, sa réplique est constituée de six vers formant une seule phrase. Nous y relevons des subordonnées complétives et Subordonnées relatives qui montrent l'embarras de Tartuffe et son incapacité à se tirer de l'affaire. Senti piégé par la déclaration, il se rétracte doucement devant Elmire, fournissant ainsi des explications sans fondement en rejetant tout, sur l'erreur humaine. [...]
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