Le Tartuffe de Molière fit l'objet de trois éditions, la version de 1669 fut ainsi revue et augmentée en cinq actes ; le corpus proposé se compose de trois extraits de cette dernière version. Tout d'abord, la préface de 1669, texte argumentatif dans lequel Molière répond au parti des dévôts qui avait attaqué sa pièce, où il défend l'idée que la fonction de la comédie est de corriger les vices des hommes. Ensuite, l'incipit de la pièce, dans lequel les personnages réunis se présentent et présentent le personnage éponyme, encore absent. Enfin, de façon symétrique, l'excipit de la pièce, qui dévoile la scélératesse de Tartuffe alors réduit au silence, et marque la reconfiguration et la réconciliation de la famille autour du mariage de Valère. Les trois textes proposés proviennent donc de la périphérie de l'oeuvre, l'un appartenant au paratexte et constituant un ajout tardif au projet, alors que les deux autres constituent l'entrée et la sortie de la pièce.
[...] Dans un texte argumentatif, réfute les arguments avancés par Molière en te fondant sur les deux scènes étudiées en classe." Il s'agit pour les élèves de mettre en doute la bonne foi du dramaturge et ses "intentions innocentes", en montrant que sa critique ne porte pas que sur l'hypocrisie du personnage, qu'il est difficile de séparer de sa dévotion, déjà dans la scène d'exposition. Par ailleurs, la disqualification de madame Pernelle dans tous les aspects de sa personnalité l'apparente à un double mineur de Tartuffe, qui se caractérise indistinctement par son autorité, son intolérance et sa dévotion. Le personnage de l'hypocrite n'est donc pas forcément séparé de celui du devôt. Ensuite, l'argument d'autorité auquel recourt Molière est partiellement détourné. [...]
[...] La séquence intitulée se déroulera alors en trois étapes. Le professeur commencera par étudier l'incipit de la pièce, afin que soit saisi le portrait contradictoire qui est fait du personnage éponyme, et que se présentent les deux groupes de personnages. La seconde étape s'organisera autour de l'étude de l'excipit, qui répond à l'incipit, en ce qu'il apporte la vérité sur le personnage de Tartuffe et sur la fonction que Molière donne à la comédie. La troisième étape consistera à analyser la stratégie argumentative de Molière dans la préface et de la confronter aux deux scènes précédemment analysées, ce qui amènera à remettre en cause les "intentions innocentes" du dramaturge. [...]
[...] Quels sont les trois arguments avancés ? En classe, le professeur commence par contextualiser ce texte et rappelle que la pièce a fait l'objet d'une violente attaque de la part des dévôts. Molière rédige alors cette préface pour se défendre des accusations d'impiété qui pèsent sur lui. Le dramaturge commence par affirmer sa bonne foi et précise qu'il n'a cessé de distinguer le dévôt de celui de l'hyprocrite. Les procédés d'insistance sont nombreux pour justifier de l'innocence de ses intentions et montrer que la préparation du "méchant homme" a été longuement mûrie. [...]
[...] Les petits-enfants et leurs conjoints sont en conflit avec Madame Pernelle, qui réduit chacun au silence en coupant la parole et en les empêchant de s'exprimer, ce qui est source de comique. Le personnage est disqualifié par son intolérance et sa tendance moralisatrice. Le professeur propose ensuite une mise en voix du passage par les élèves, qui tend à rendre compte des éléments de compréhension dégagés. Le second temps de la séance est consacré à la lecture analytique des lignes 41 à 98. Ce passage traite de l'origine du conflit familial et fait le portrait indirect et contradictoire du personnage de Tartuffe. [...]
[...] Qui révèle la vraie nature de Tartuffe ? Comment l'interprêter ? Comment réagissent les différents membres de la famille ? Sur la quoi la pièce se conclut-elle ? Il s'agira d'abord d'analyser le portrait qui est fait de Tartuffe, marqué par le lexique de la fourberie et de la scélératesse. Le personnage de l'Exempt représente la justice royale et le lexique du dévoilement qu'il emploie apparente la justice des hommes à une justice d'inspiration presque divine. Molière cherche-t-il à flatter son royal protecteur ? [...]
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