Le Tartuffe ou l'Imposteur, scène 5, acte 1, Molière, 1669, Ogon, Pernelle, Damis, tirade, ironie théâtrale, scène comique, Cléante, saint Macaire, crédulité, panégyrique
Cette tirade est un extrait de la scène 5 de l'acte 1 ; c'est seulement la deuxième scène dans laquelle Orgon apparaît et la première où il peut s'exprimer un peu plus longuement. En effet, dans sa première scène, il se contente de répéter “le pauvre homme” quatre fois face à Dorine. C'est une scène extrêmement drôle qui nous présente déjà le caratère d'Orgon comme complètement entiché de Tartuffe. C'est donc la dernière touche au portrait de Tartuffe, cette fois par son protecteur dévoué. On peut donc se demander comment, dans cette tirade où Orgon s'exprime et nous montre sa vision de Tartuffe, l'auteur réussit le tour de force de nous présenter deux personnages, un dans la tirade et un par la tirade.
Une tirade qui présente Tartuffe est celle d'Orgon à l'acte I, scène 5. Elle a donc valeur de double exposition : Orgon expose à Cléante et au lecteur sa rencontre. Elle a à la fois une fonction explicative : elle nous révèle ce qu'Orgon pense de Tartuffe et fait une rétrospective. Elle raconte leur rencontre d'autant plus que le spectateur ne connait toujours pas Tartuffe, il en a entendu parler durant tout l'acte, mais pas par Orgon. Néanmoins les descriptions de Damis, Dorine et Mme Pernelle, qui ont parlé et du faux dévot et de sa relation avec Orgon, permettent au spectateur de suffisamment connaître le personnage pour déceler le vrai du faux. Il est déjà prévenu.
[...] Là où Orgon voit une preuve de bonne foi "à mes yeux" le spectateur et Cléante verront un autre preuve d'hypocrisie. Le récit de l'emmenagement : Le Ciel était déjà mentionnée vers 286, vers 299 on a donc l'impression qu'il a effectivement aidé Tartuffe, bien qu'Orgon soit le plus reconnaissant des deux : "enfin" : exprime le soulagement d'Orgon qui, ironiquement, s'est battu pour faire entrer l'imposteur chez lui, la référence au Ciel fait passer cet emménagement comme une bénédiction. "tout semble prospérer" vrai pour Tartuffe, pas Orgon ou le reste de la famille qui ne supporte plus le dévot. [...]
[...] Ironie vers 291 : c'est le valet qui apprend à Orgon tout ce que Tartuffe veut qu'il sache. De même le vers 285 laisse supposer que l'Assemblée est ennuyée par le comportement de l'hypocrite, mais Orgon le voit comme un gage de valeur, il est incapable de comprendre les stratagèmes de Tartuffe et de son valet. D'ailleurs cette tirade est encadré par deux répliques très courtes de Cléante, ici le temps de parole est laissé à Orgon. Dans toute la tirade on ne retrouve que le nom de Tartuffe, tous les autres personnages sont désignés autrement et Orgon n'en parle que parce qu'ils ont un lien avec Tartuffe, tout chez Orgon commence déjà à passer par le faux dévot. [...]
[...] En effet pour Orgon Tartuffe s'accuse de la moindre faute, y compris celles qui pourraient ne pas en être : il trouve donc le moyen de faire des reproches à une âme déjà irréprochable. Orgon pense donc qu'il est incapable de faire des fautes plus graves. Avec une fin sur un animal comme la puce la chute de la tirade fait rire, surtout après une énumération de mots comme "scandaliser", "accuser", "s'impute à péché" ( toutes des sonorités en (é) ) qui créer un effet d'attente, pour finir sur la puce. [...]
[...] Pour Orgon c'est là un trait de perfection : sa bonté s'étend jusqu'aux plus petites créatures, et il n'a pas honte de reconnaître ses erreurs : et le “meurtre “de la puce et l'accès de colère. Non seulement Cléante comprend qu'Orgon est le pire des naïfs, mais aussi que Tartuffe l'a très bien compris et en joue. Conclusion : ce panégyrique sensé défendre Tartuffe au près de Cléante désserre plus Orgon qu'autre chose car Cléante comme le spectateur perçoivent l'hypocrisie et les stratagèmes de Tartuffe jusqu'en dans le récit de leur rencontre et le ridiculise. On pourrait presque y voir une parodie de récit de rencontre amoureuse. [...]
[...] C'est donc la dernière touche au portrait de Tartuffe, cette fois par son protecteur dévoué. On peut donc se demander comment, dans cette tirade où Orgon s'exprime et nous montre sa vision de Tartuffe l'auteur réussit le tour de force de nous présenter deux personnages , un dans la tirade et un par la tirade. Une tirade qui présente Tartuffe : tirade d'Orgon, acte I scène 5. donc valeur de double exposition : Orgon expose a Cléante et au lecteur sa rencontre. [...]
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