"Le Tartuffe ou l'Imposteur" est une comédie de Molière en alexandrins composée de 5 actes. Elle s'inscrit dans l'esthétique classique du XVIIe siècle que nous pouvons résumer par le principe horatien de "plaire et instruire ". Le Tartuffe que nous étudions de nos jours date de 1669, c'est la version finale du manuscrit.
Le passage que nous allons analyser est la scène 4 de l'acte I, elle s'inscrit dans l'acte d'exposition. Les scènes précédentes mettent en évidence une querelle au sein de la demeure, opposant deux camps : les pro-Tartuffe avec Mme Pernelle et Orgon, et les anti-Tartuffe composés des autres personnages.
Le sujet de la querelle est donc Tartuffe lui-même, directeur de conscience de la famille, tantôt idolâtré, tantôt perçu comme un parasite. Nous ne l'avons pas encore vu entrer en scène, le spectateur n'a entendu que les divers portraits faits par les autres personnages. Quant à Orgon, Dorine a évoqué son attachement irraisonné pour Tartuffe. Son arrivée est annoncée à la scène 3, et c'est à la scène 4 qu'il intervient pour la première fois. Dorine profite de cette première entrevue pour montrer à Cléante l'étendue de l'influence de l'hypocrite sur le maître de maison.
[...] "Le Tartuffe ou l'Imposteur", Molière (1669) - acte scène 4 Le Tartuffe ou l'Imposteur est une comédie de Molière en alexandrins composée de 5 actes. Elle s'inscrit dans l'esthétique classique du XVIIe siècle que nous pouvons résumer par le principe horatien de "plaire et instruire". Le Tartuffe que nous étudions de nos jours date de 1669, c'est la version finale du manuscrit. En effet, le premier scandale provoqué lors de sa première représentation en 1664 a été sans précédent dans la carrière de Molière. [...]
[...] Il ne se rattache pas à l'application de Tartuffe aux pratiques religieuses, mais à sa façon de manger. En effet Dorine singe la façon dont Orgon voit en Tartuffe un modèle religieux de chaque instant. Mais le maître de maison, toujours aveuglé répond "le pauvre homme", comme tellement hypnotisé qu'il n'a plus les valeurs de la réalité : pour lui, Tartuffe est un homme misérable, dans le sens qu'il inspire la pitié. Dorine, voulant montrer le cycle infernal dans lequel est pris Orgon persiste à détailler le cas d'Elmire dans sa chronologie et parle donc du coucher en termes pathétiques avec le champ lexical du temps qui transcende toute la réplique nuit . [...]
[...] Anthony McKenna compare alors Tartuffe au le Père Le Moyne, un écrivain jésuite dénoncé par Pascal dans ses Lettres provinciales car il y conciliait la spiritualité et les exigences mondaines dans La dévotion aisée. Les maux d'Elmire sont donc un prétexte pour boire, ce qui indique que Dorine continue son portrait caricaturiste axé sur le prosaïsme. Elle a réussi par la maîtrise de son discours à alterner le sérieux en parlant du cas d'Elmire et la comédie, voire le farcesque, en décrivant Tartuffe. [...]
[...] Orgon l'interroge à nouveau sur son directeur de conscience. Dorine lui donne donc des nouvelles de l'homme, continuant sur le registre de table. Par "lui tout seul, devant elle." Elle insiste sur le fait qu'il est le seul à manger, dénonçant ainsi son manque de compassion pour Elmire. En tant que représentant de la voix de dieu au saint de la maison, il devrait se trouver au côté des plus nécessiteux afin de les soutenir. Mais Tartuffe ne semble penser qu'à son plaisir. [...]
[...] Mais Orgon reste sourd à sa réplique et demande à être informé de ce qui a pu se passer en son absence. Puis il s'adresse plus particulièrement à la servante pour obtenir des informations comme l'atteste la didascalie Dorine", les servantes étant toujours alertes aux moindres faits et gestes de chacun. Les vers 229 et 230 se composent de trois formules interrogatives qui marquent son inquiétude alors qu'il n'est parti que deux jours comme il le dit vers 229. Elles portent sur la santé des habitants de la maison, leurs préoccupations et l'ambiance régnante. [...]
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