Il s'agit d'un commentaire du poème "J'ai tant rêvé de toi" de Robert Desnos.
[...] La fragilité de l'amour se lit aussi dans les modalités de doute qui structurent le poème : la question initiale ("est-il encore temps d'atteindre ce corps vivant et de baiser sur cette bouche la naissance de la voix qui m'est chère place le poème sous le signe de l'inquiétude ; la répétition des adverbes "peut-être" et "sans doute" scandent alternativement le poème. Enfin, l'amour est fragile parce qu'il s'inscrit dans l'éphémère, dans l'"aujourd'hui". Les formules sont nombreuses pour indiquer la brièveté de l'amour : de l'interrogation ("est-il encore temps [ . ] au constat n'est plus temps"). Transition : Le poète semble se déclarer et évoquer son amour dans une complicité avec le lecteur. Pourtant, l'amour réel déçoit : il oscille entre le doute et l'angoisse de la fin. [...]
[...] Transition : Ainsi, la poésie offre à l'amour l'épanouissement dans la durée. Conclusion : Dans un premier temps, le poème offre une vision pessimiste de l'amour, fragile, voire impossible. Mais il réconforte ensuite le lecteur, qui s'est identifié au sujet lyrique qui n'embrasse que des ombres, en lui offrant un amour véritable et durable, dans l'imaginaire et la création littéraire. Par ce poème lyrique, Desnos s'inscrit dans la longue lignée des poètes qui n'ont cessé de chanter l'amour et ses ambiguïtés. [...]
[...] Le rêve est ce trait d'union entre le et le tant rêvé de toi") ? B. La conquête de l'éternité. De plus, la poésie substitue l'éternité poétique à la fragilité éphémère de l'amour. L'éternité se lit d'abord dans le refrain, "J'ai tant rêvé de toi", qui imprime au poème la force de la régularité, du retour au même, de l'immuabilité. Ce refrain, au passé composé, prolonge le plaisir du rêve du passé, jusque dans le présent, sous le signe d'une continuité qui contraste avec le présent de la perte réelle perds"). [...]
[...] J'ai tant rêvé de toi - Robert Desnos Commentaire : I - La peinture d'un amour fragile A. Le lyrisme amoureux. Dans ce poème, le sujet lyrique s'adresse directement à la femme aimée. La déclaration du au crée une intimité tangible. n'hésite pas en effet à dévoiler son attirance physique pour celle à qui il s'adresse. Il évoque les parties de son corps ("cette bouche", "ton front et tes lèvres") et le plaisir qu'elles lui procurent. Ce plaisir touche presque tous les sens : l'ouïe, avec l'évocation "de la voix qui lui est chère" ; la vue, avec "l'apparence réelle" de la femme ; le toucher surtout, qui s'exprime dans une série de verbes qui ressuscitent des attouchements sensuels ("atteindre", "baiser", "étreignant", "toucher ton front et tes lèvres"). [...]
[...] Or le poète et son aimée n'occupent jamais le même monde. Dans le troisième paragraphe, le poète essaie d'appréhender la femme, mais il n'atteint qu'une "ombre" ; dans le paragraphe suivant, il tente d'envisager la femme dans sa réalité, mais c'est alors lui qui devient une "ombre". Le même chassé-croisé se poursuit tout au long du poème, résumé dans la courte phrase nominale qui s'inscrit au coeur du texte balances sentimentales". L'amour semble osciller entre le désir et la réalité, sans jamais les réunir. [...]
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