Introduction :
Pierre Corneille, dramaturge tantôt classique tantôt baroque, est reconnu pour ses nombreuses pièces tragi-comiques. Sa dernière pièce, Suréna, écrite en 1674, raconte une intrigue amoureuse et une lutte pour le pouvoir. En quoi cet extrait présente-il tous les éléments d'une d'exposition tragique ? Dans un premier temps, nous allons expliquer en quoi c'est une scène d'exposition puis nous verrons qu'elle annonce un dilemme cornélien.
I) SCENE D'EXPOSITION :
Cet extrait relève bien d'une scène d'exposition dans la mesure où sont présentés personnages, lieu et temps.
a) Les personnages :
Les personnages principaux comme secondaires nous sont présentés. Dès le premier vers, le pronom personnel « me » fait référence à la locutrice, Eurydice, princesse d'Arménie et fille du roi Artabase. Au vers 3, survient « Ormène », servante et confidente d'Eurydice. Au vers 4, les « deux rois » mentionnés sont Orode, roi des Parthes et Artabase, roi d'Arménie. Au vers suivant, l'évocation d'un traité nous permet un rappel historique : autrefois, Artabase était l'allié des généraux romains « Crassus » (v. 29) et « Cassius » (v. 36). « Suréna » (v.35), général et « Ambassadeur » (v.33) d'Orode, a vaincu Crassus et Artabase. Orode et Artabase ont signé un « Traité » (v.4) de paix et ont convenu qu' Eurydice devait épouser le fils d'Orode : Pacorus. L'« hyménée » dont il est question au vers 1 est donc un mariage politique. Enfin, Eurydice parle à sa servante de la famille royale : du « Roi », Orode, de la « Reine » (v. 7), de la « Princesse » (v.7), Mandane, et du « Prince » (v.9), Pacorus.
b) Le lieu et l'époque :
Aux vers 5 et 6, nous apprenons que la scène se situe dans « Séleucie » qui est une « ville » située sur la rive du Tigre, non loin de Babylone au coeur de la Mésopotamie (Irak actuel). Les Parthes l'ont préféré (v.5) à « Hécatompyle » (v.6) qui était la résidence ordinaire des rois Parthes au sud de la mer Caspienne (Iran actuel). Le lecteur ignore où la scène a lieu précisément. (...)
[...] Le dilemme d'Eurydice se double de celui de Suréna qui, soit épouse Mandane (fille de Orode) et perd l'amour de Eurydice, soit refuse de l'épouser et désobéit à son roi commettant alors un crime de lèse-majesté. Conclusion : Cet extrait du début de la pièce possède bien tous les éléments d'une scène d'exposition qui permet au lectorat et aux spectateurs de situer l'action dans le temps et l'espace, de rencontrer les personnages, présents ou absents sur scène pour comprendre l'intrigue qui repose sur un dilemme tragique entre cœur et raison. [...]
[...] Cœur : Eurydice est éprise de Suréna, le vocable amoureux le met en relief : cœur 48) flamme (v.18 et amour (v.47), charmait (v.49).Dès le vers 15, Eurydice nous apprend qu'elle aime ailleurs Cette réponse laconique, directe et brève, est brutale car elle rompt l'alexandrin qui courait depuis le premier vers. Elle marque ainsi la certitude de son sentiment amoureux qu'elle porte à Suréna sans jamais le citer. En effet, elle le présente comme son Amant (v.17,24). Nous découvrons son nom par Ormène au vers 35. L'union d'Eurydice et de Suréna se révèle dans l'expression tous deux (v.58) et dans le jeu des des adjectifs possessifs : on passe de sa flamme (v. [...]
[...] Orode et Artabase ont signé un Traité (v.4) de paix et ont convenu qu' Eurydice devait épouser le fils d'Orode : Pacorus. hyménée dont il est question au vers 1 est donc un mariage politique. Enfin, Eurydice parle à sa servante de la famille royale : du Roi Orode, de la Reine (v. de la Princesse Mandane, et du Prince Pacorus. Le lieu et l'époque : Aux vers 5 et nous apprenons que la scène se situe dans Séleucie qui est une ville située sur la rive du Tigre, non loin de Babylone au cœur de la Mésopotamie (Irak actuel). [...]
[...] Les personnages : Les personnages principaux comme secondaires nous sont présentés. Dès le premier vers, le pronom personnel me fait référence à la locutrice, Eurydice, princesse d'Arménie et fille du roi Artabase. Au vers survient Ormène servante et confidente d'Eurydice. Au vers les deux rois mentionnés sont Orode, roi des Parthes et Artabase, roi d'Arménie. Au vers suivant, l'évocation d'un traité nous permet un rappel historique : autrefois, Artabase était l'allié des généraux romains Crassus (v. 29) et Cassius (v. [...]
[...] Elle présente son amant de façon très élogieuse : c'est un héros (v. 33) qu'elle qualifie avec une accumulation de superlatifs laudatifs le mieux fait d'esprit, et de visage (v.61), le plus puissant en bien, le plus grand en courage (v.62), le plus noble (v.63). Elle ne peut vivre son amour à découvert, ils se contentent alors de se regarder : les truchements (v. 51) sont les regards (v. 53) qu'ils s'échangent. Devoir: Eurydice doit épouser Pacorus et cette obligation transparaît dans les termes : devoir (v.21 et lois (v.22 et raison (v.19).Les personnes sont réduites à leur rôle et leur sang. [...]
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