Le jeu narratif dans "Dracula" de Bram Stoker

Résumé du document

Le terme de Vampire n'existe que depuis 1732 mais en réalité ce personnage existe depuis l'aube de l'humanité. Il a par conséquent évolué selon les époques. On a souvent dit à tord que Bram Stoker avait inventé de toutes pièces les caractéristiques de son Dracula or il ne renoue qu'avec une conception plus orthodoxe du vampire. En revanche, l'innovation de Stoker réside plutôt dans la narration qu'il va métamorphoser.

Aujourd'hui, je vais m'intéresser au jeu de narration dans le roman de Stoker. Nous allons étudier dans un premier temps la structure narrative. Pour poursuivre, nous allons traiter des oppositions qu'elle fait apparaître et pour finir nous parlerons des ambiguïtés dues à la narration (...)

Extraits

[...] La narration fait apparaître par conséquent une ambiguïté quant à ce personnage. 2-Un récit qui laisse planer le suspense Par sa technique d'éclipse narrative, Stoker rend bien plus effrayant le personnage du comte Dracula mais permet aussi plus de suspense et la dérive des personnages. Dans Dracula, les personnages sont utilisés comme des miroirs qui reflètent le comte mais aussi les personnages entre eux. Ainsi, Seward présente Mina : Elle était très jolie, mais très triste, et ses yeux étaient rouges d'avoir pleuré. [...]

[...] Le seul qui est vraiment décrit c'est Dracula. On trouve par exemple : Les ongles étaient longs et fins, presque trop pointus ou encore Avec un sourire effrayant, qui découvrit davantage ses dents proéminentes. Ainsi, nous pouvons dire que cette description de cet unique personnage est certainement due au fait que son physique s'inspire de celui de Vlad Tepes d'où une image spécifique et intemporelle. Cependant, un autre personnage est de temps à autre décrit bien sur avec une moindre importance que Dracula : c'est Van Helsing. [...]

[...] Il ne donne que des conseils sans explication comme par exemple avec l'ail. Le silence est la condition de la puissance de Dracula. On peut aussi parler d'une analogie entre la circulation du sang et la circulation de la parole. Le système de lettre nous permet d'appuyer cet élément. Ainsi, comme le sang la transmission des lettres est lente et le savoir est éparpillé. On note un changement d'attitude chez Dracula dès que la parole circule de façon correcte entre les protagonistes. [...]

[...] L'auteur met donc en place un pacte de fiction fantastique basé sur la fiabilité des protagonistes, ce qui permet de garantir l'adhésion du lecteur et d'éveiller son intérêt. On peut noter aussi une spécificité dans les journaux intimes dans cette œuvre car en tant normal cet élément est réservé à celui qui l'écrit. Il n'est pas créé dans le but de le partager avec les autres. Ainsi, Philippe Lejeune a écrit : Noter juste les petites choses de la vie, régulièrement, c'est une manière comme une autre de fixer vos grands drames, vos espérances, vos secrets. [...]

[...] En principe, je devais y être à 6h46, mais le train avait une heure de retard. III- Les ambiguïtés dues à la narration 1-Le personnage de Quincey Une ambiguïté apparaît quant au personnage de Quincey. Ainsi, la narration nous permet d'établir un parallèle entre ce protagoniste et Dracula. Son rôle nous apparaît comme obscur. Il n'a pas grande utilité à part faire partie du triangle des prétendants de Lucy qui fait écho à celui de Dracula et de ses trois femmes. [...]