Paru en 1830, le Rouge et le Noir, sous titré Chronique de 1830 est le deuxième roman de Stendhal après Armance. Originellement, Stendhal avait choisi d'intituler son œuvre Julien. Pour cause, ce roman, écrit sous la Restauration retrace l'évolution sociale de Julien Sorel, un jeune paysan qui rêve de gloire. Ce jeune homme ne sait pas s'il doit se consacrer à une carrière militaire ou ecclésiastique d'où le choix de la symbolique apportée par le titre. Le texte qu'il nous est amené à étudier appartient au chapitre VI de la première partie. Nous sommes donc au début du roman. M. de Renâl, maire de Verrières choisit, sous les conseils de l'abbé Chélan, le jeune Julien, protégé de ce dernier, comme précepteur de ses enfants. Sa femme, Mme Renâl redoute l'arrivée de ce précepteur dont elle s'est déjà imaginé la physionomie. Après être passé à l'église, le jeune Julien arrive chez M. le maire. Nous assistons ici à la toute première rencontre entre les deux personnages. Nous pourrions nous demander comment, en alliant romantisme et réalisme, Stendhal parvient à faire de ce texte, un moment clé de son œuvre.
[...] Cette unique utilisation du pronom au pluriel montre que leur amour, aussi intense soit-il, ne durera qu'un instant. Ainsi, nous voyons que l'auteur utilise cette rencontre pour présenter la naissance de l'amour et le choc que provoque cette rencontre pour les deux personnages présents. Et, par l'insertion d'indices subtils, il annonce la suite de cette histoire. Finalement, nous pouvons dire que ce texte est un véritable moment clé de l'œuvre de Stendhal. Grâce au réalisme de cette scène qui est d'une extrême précision nous voyons s'esquisser le double portrait du couple de héros du roman. [...]
[...] En effet, les verbes qui caractérisent les faits de Julien ou de Mme de Renâl sont tous conjugués au passé simple. On relève alors aperçut (ligne eut (ligne s'approcha (ligne tressaillit (ligne dit (ligne se tourna (ligne rempli (ligne oublia (ligne resta (ligne 29) etc. Les deux personnages sont donc mis en avant. A cela s'ajoute le fait que ces verbes au passé simple sont utilisés pour les instants forts de la rencontre. L'imparfait, temps sécant, permet de décrire les personnages comme par exemple étaient (ligne était (ligne donnait (ligne etc. [...]
[...] Stendhal était peu attaché aux conventions. Pour cette raison, ce texte mêle romantisme et réalisme mais il ne choisit pas non plus un point de vue particulier pour l'ensemble de son œuvre et ce texte en est l'exemple. De ce fait, ici, la détermination de la focalisation est assez difficile à déterminer. Sommes-nous dans une focalisation omnisciente ? Dans une focalisation interne ? Finalement, la question est de savoir qui voit ? D'abord, attachons-nous au point de vue de Mme de Renâl. [...]
[...] Le paragraphe qui suit débute de nouveau avec Julien. Le dernier, après la phrase au discours direct début avec Mme de Renâl. On remarque alors qu'au centre, il y a la phrase Que voulez-vous ici mon enfant ? qui est la première phrase prononcée entre les personnages. C'est là que tout commence entre eux. Ensuite, sur la construction des paragraphes, nous remarquons que Mme de Renâl entoure Julien. Ceci symbolise que Mme de Renâl protégera Julien comme son enfant comme par exemple lorsqu'elle devra aller récupérer pour lui la boîte contenant le portrait de Napoléon. [...]
[...] On relève donc de nombreux adverbes intensifs extrêmement (ligne bien blanche (ligne fort propre (ligne si si (ligne construit sur un rythme binaire, ce qui accentue cette exagération. Puis, nous avons tout honteux (ligne et si si (ligne 34 encore construit sur un rythme binaire). Ces exagérations ont ici une valeur hyperbolique. Notons aussi que Le Rouge et le Noir a souvent été perçu comme un roman d'éducation. Ceci est notamment visible à travers la figure de Julien qui évolue déjà dans ce texte. [...]
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