Après avoir rompu avec le duc, Lamiel fait ses premiers pas dans les salons parisiens. En fuyant la campagne normande, elle fuit l'ennui. L'univers de la capitale, qu'elle va découvrir seule, recèle assez de nouveautés pour nourrir sa curiosité. Cependant, un monde inconnu est aussi dangereux qu'excitant. Pour survivre avec peu d'argent, Lamiel saura se faire intégrer dans la société mondaine d'un hôtel de la rue de Rivoli.
Notre extrait concerne ce premier contact avec les salons. Lamiel y commence son apprentissage de la vie mondaine. Malgré ce manque d'expérience, le succès qu'elle obtient auprès de Mme Le Grand et de sa société est immédiat. Lamiel sait déjà suffisamment mentir pour attendrir et surprendre ses hôtes en réinventant, ou plutôt en retouchant sa propre histoire, mais c'est surtout le naturel de ses manières qui fait son succès.
[...] Mme de Miossens était trop peu appréciée par les nobles de sa région pour recevoir du monde et, lorsque c'était le cas, on parlait d'affaires trop importantes pour que la jeune fille participât à la discussion. C'est bien à l'hôtel de Mme Le Grand que Lamiel fait ses premiers pas dans la vie mondaine. A priori, l'exercice n'est pas simple. Elle doit apprendre à mentir, à marcher ; elle découvre comment il faut se comporter, comme Stendhal le souligne aux lignes 36 à 37: Mais Lamiel comprenait déjà qu'il faut être considérée [ ] Les salons possèdent une infinité de règles tacites comme celle-ci. [...]
[...] Stendhal, Lamiel : le naturel de Lamiel et les règles strictes de la vie mondaine commentaire composé des pages 175 Il n'en fallut à 178 Théâtre Français (édition Flammarion, 1993) Après avoir rompu avec le duc, Lamiel fait ses premiers pas dans les salons parisiens. En fuyant la campagne normande, elle fuit l'ennui. L'univers de la capitale, qu'elle va découvrir seule, recèle assez de nouveautés pour nourrir sa curiosité. Cependant, un monde inconnu est aussi dangereux qu'excitant. Pour survivre avec peu d'argent, Lamiel saura se faire intégrer dans la société mondaine d'un hôtel de la rue de Rivoli. [...]
[...] Cependant, malgré ses efforts, Lamiel n'est pas une vraie mondaine dès les premiers jours. Elle n'a pas la retenue commune aux mondains, ni dans les gestes, ni dans la discussion, et surprend par sa singularité. Mais cette singularité est en même temps la cause de son succès. Lamiel fait des efforts d'adaptation, mais c'est essentiellement ce qui la distingue des autres qui rend son intégration si facile et si rapide. L'étourderie, dont elle se méfie, le naturel de ses manières, qu'elle veut corriger avec l'aide d'un maître de danse, charment Mme Le Grand au point de lui faire avouer qu'elle l'aime comme sa fille (l. [...]
[...] Ainsi, Lamiel n'a aucune peine à se faire intégrer grâce à ses manières naturelles, sa curiosité, son désir de liberté, mais ce sont ces mêmes traits qui l'empêcheront de compter parmi les mondains. L'incapacité à mentir illustre ce paradoxe. Lamiel ne peut mentir longtemps sans que son étourderie la compromette. Plus loin, le narrateur d'elle qu'elle savait déjà un peu mentir, mais [qu'elle] appuyait encore trop, [qu'elle] ne jetait pas les mensonges comme des choses sans conséquence, [qu'elle] avait encore bien à acquérir (p. [...]
[...] En quelque sorte, elle rappelle aux mondains qu'ils s'ennuient et apporte une énergie tout à fait inhabituelle dans leurs salons. Mais le naturel de Lamiel a ses limites. Incapable de mentir pour de bon, de contenir ses gestes, la jeune fille ne pourra jamais s'adapter complètement. Henri Beyle a bien connu ce problème lorsque, encore jeune, il séjournait dans les hôtels parisiens. La retenue ne lui convient pas mieux qu'à Lamiel. Comme son héroïne, il a peu d'argent à disposition. [...]
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