Commentaire de l'épilogue du roman de Stendhal La Chartreuse de Parme.
[...] L'amour secret de Clélia Contiet de Fabrice del Dongo n'est pas parfait car Fabrice ne peut voir son fils, Sandrino, né de sa liaison avec Clélia. Il projette d'enlever son fils qui finit par mourir. Désepérée, voyant dans la mort de sonfils, une punition du Ciel, Clélia ne lui survit pas. Fabrice renonce alors aux dignités pour se retirer à la Chartreuse de Parme, où il meurt au bout d'un an de pénitence. Quant à la Sansévérina, tante de Fabrice, qui entretemps a épousé le comte Mosca mais qui n'a jamais cessé d'aimer en secret Fabrice, elle disparaît à son tour. [...]
[...] Avant de mourir, Fabrice se retire à La Chartreuse ce qui avait été déjà annoncé à plusiers reprises à travers des espaces de clôture, d'enfermement : le clocher, la tour Farnèse, l'orangerie et par les préditions de l'abbé Blanès. Un dénouement heureux : les prisons sont vides, ce qui signifie que l'état policier, les espions, les délations n'existent plus ; Mosca est immensément riche ; les habitants de Parme adorent leur prince. Un dénouement rapide et étonnant Ce dénouement paraît bien rapide, expéditif : il faut tenir compte des plaintes de Stendhal qui n'a cessé de regretter que son éditeur l'ait obligé de sabrer d'étrangler la fin de son roman, en l'empêchant notamment d'exploiter suffisamment les amours de Fabrice et de Clélia et de peindre la mort de Sandrino. [...]
[...] Si la fin de La Chartreuse de Parme reste douce c'est que l'amour permet ce que n'avait pas permis le champ de bataille : vivre dans le romanesque, dans le fabuleux. Fabrice vit avec Clélia, l'amour absolu qu'il rêvait de connaître, amour interdit, amour criminel qui ne s'accomplit vraiment que dans l'union spirituelle des amants après leur mort. La Chartreuse de Parme est donc une oeuvre d'apaisement où même le malheur vrai se transforme en regret souriant (selon le romancier et critique, Julien Gracq) dans cet univers. [...]
[...] Peu de jours après la mort de Clélia, il signa plusieurs actes par lesquels il assurait une pension de mille francs à chacun de ses domestiques, et se réservait, pour lui- même, une pension égale; il donnait des terres, valant cent milles livres de rente à peu près, à la comtesse Mosca; pareille somme à la marquise del Dongo, sa mère, et ce qui pouvait rester de la fortune paternelle, à l'une de ses soeurs mal mariée. Le lendemain après avoir adressé à qui de droit la démission de son archevêché et de toutes les places dont l'avaient successivement comblé la faveur d'Ernest V et l'amitié du premier ministre, il se retira à la Chartreuse de Parme, située dans les bois voisins du Pô, à deux lieues de Sacca. [...]
[...] qui ne passa qu'une année dans sa Chartreuse. La fin des héros n'a rien d'effrayant, elle semble un envol définitif. Toutes ces morts sont adoucies car elles sont à peine nommées. En outre, on ne saurait réduire la mort de Sandrino à n'être que la punition du péché de ses parents : Stendhal dit dans sa correspondance qu'il a écrit LCP, en ayant en vue la mort de l'enfant. D'autre part, au vu de la bienveillance dont il a fait preuve envers ses héros, on ne saurait voir là une punition sadique qu'il se chargerait de leur infliger en fin de parcours en guise de morale à l'histoire (rappelons qu'un roman n'est pas un traité de morale). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture