"Pas une ligne pour le joli, pour le pittoresque, pour l'amusement. Toujours quelque
chose, toujours de l'intérêt." C'est ainsi que Paul Léautaud définit le roman de Sendhal, La chartreuse de parme, en 1905. Pourtant c'est exactement l'inverse de ce que pensent les détracteurs de Stendhal. En effet tous lui reprochent une mauvaise construction de son roman, brouillée par des épisodes inutiles et une trame décousue. Mais ce roman est-il si désordonné qu'il en a l'air ? Quelle est la véritable histoire de ce roman et quel en est son centre ?
Stendhal coupe son roman en deux livres : le premier comportant 13 chapitres et le second 15. La chartreuse de parme a donc un centre typographique choisi par l'auteur. Il correspond à un grand bouleversement dans la vie de la duchesse Sanseverina. Jusqu'à la fin du premier livre elle espérait que Fabrice aurait la vie sauve et serait gracié par le prince. Or dès la première phrase du livre II on apprend par les révélations de la marquise Raversi le verdict du prince. Cette déclaration est un choc pour Gina qui décide de tout quitter pour rejoindre son neveu. Ainsi un grand changement s'annonce et le lecteur s'attend à de nouvelles péripéties menant Gina et Fabrice sur les routes, essayant d'échapper aux sbires du prince. Mais cette fuite est interrompue par les déclarations du prince qui assurent à la Del Dongo la survie de son protégé. L'évènement censé relancer l'histoire n'a donc pas lieu et bien que cet épisode apparaisse comme le centre du roman par le nombre de page et la césure de l'auteur il ne semble pas être celui de l'histoire (...)
[...] Ainsi depuis le début du roman nous connaissions l'importance de la prison de parme dans le déroulement de l'histoire. Le doute sur l'identité du héros pose problème car il empêche au lecteur de définir la réelle trame de l'œuvre et par conséquent son centre. En effet il existe une réelle concurrence entre Gina et Fabrice et leurs histoires respectives. Stendhal, en alternant sans cesse ces deux destinées, empêche à l'un des personnages de s'imposer véritablement et prendre sa place de héros. [...]
[...] La chartreuse de parme est une œuvre étonnante, contraire aux modèles de l'époque, qui ne contient ni véritable héros, ni véritable centre. Et si ce doute permanent était celui de Stendhal ? Si cette incohérence était voulue par l'auteur lui-même ? Stendhal a répondu aux critiques de Balzac en affirmant qu'il s'était laissé porté par le plaisir en écrivant La chartreuse de parme, ceci au détriment de la cohérence du roman. Ainsi avoir deux histoires parallèles dans une même œuvre était peutêtre le but de Stendhal en écrivant La chartreuse de parme. [...]
[...] La chartreuse de parme de Stendhal En quoi le roman La chartreuse de parme n'a-t-il pas de véritable centre ? Pas une ligne pour le joli, pour le pittoresque, pour l'amusement. Toujours quelques chose, toujours de l'intérêt. C'est ainsi que Paul Léautaud défini le roman de Sendhal, La chartreuse de parme, en 1905. Pourtant c'est exactement l'inverse de ce que pensent les détracteurs de Stendhal. En effet tous lui reprochent une mauvaise construction de son roman, brouillée par des épisodes inutiles et une trame décousue. [...]
[...] Cette femme supplante tout le monde, par sa beauté d'abord, son adresse et son intelligence. Elle est au centre de l'attention et participe à toutes les intrigues. De plus elle est le lien entre les personnages qu'elle connait tous. Sans elle Fabrice n'aurait aucun lien direct avec le prince ou Mosca. Mais dans le deuxième livre c'est Fabrice qui prend le dessus et on peut se demander si la duchesse Sanseverina n'était pas là uniquement pour créer un lien et mettre en relation Fabrice avec les autres personnages. [...]
[...] Elle affirme d'ailleurs : Elle a vingt ans ; et moi, changée par le souci, malade, j'ai le double de son âge. en parlant de Clélia. Ainsi, elle perd sa position de supériorité et ne le supporte pas. Ce personnage perd son pouvoir de conviction sur Fabrice ainsi qu'en partie sur le conte Mosca, qui, loin d'elle dévoile son courage et ses compétences. Le renversement est total quand le narrateur atteste p 516 Cette folie rendit à Fabrice toute l'influence qu'il avait eue jadis sur l'âme de la duchesse Cette phrase illustre parfaitement le changement de personnage principal. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture