Commentaire composé sur un passage tiré de La Chartreuse de Parme de Stendhal.
[...] En témoignent les indices circonstants temporels participant à cette dramatisation de l'action à ce moment «tout à coup puis mais surtout l'alternance des temps du récit. Si l'imparfait, dans sa valeur de base, sert, comme on l'a évoqué avec l'aspect pictural, essentiellement de présent dans le passé, apte à représenter une toile de fond une ligne de cavaliers rouges trottait le passé simple lui, donne au procès une valeur synthétique et complète permettant l'évocation d'actions successives, saillantes, de premier plan les généraux et l'escorte descendirent», un des généraux partit au galop se détachant justement sur l'arrière-plan dépeint à l'imparfait. [...]
[...] En témoigne en effet la mise en exergue du pronom moi apposé à l'adverbe Jamais et suivi de deux relatives caractérisantes coordonnées au sein d'une phrase au futur prédictif. L'autoportrait de Fabrice passe ainsi par des définitions de soi largement disqualifiantes comme le montre cet emploi du verbe être négativé dans une structure emphatique plaçant le deuxième terme de la négation en première position dans la phrase, ou encore l'emploi du verbe être l.33 dans le dialogue avec le maréchal du logis, suivi d'un autre type de prédicat disqualifiant : l'attribut frère complété par un double CDN de la femme d'un capitaine traduisant de la même façon l'incapacité de Fabrice à se définir par lui-même ou à se valoriser Portait ironique explicite et implicite de Fabrice par le narrateur - Cependant, l'ironie de la description de Fabrice ne se retrouve pas seulement dans son autoportrait, mais de façon plus diffuse dans le texte par le voix du narrateur intervenant dans le narré. [...]
[...] Cette théâtralisation cherche donc à rythmer, rendre alerte un récit dans lequel finalement ne se passe rien. Les péripéties sont absentes ou recherchées dans l'illusion de micro- intrigues comme l'illustre le pseudo coup de théâtre ménagé par l'interjection de Fabrice l.22 Ah ! nous sommes attaqué, se dit-il En réalité, la temporalité, en dépit du jeu l'alternance imparfait/passé simple (la majorité des verbes au passé simple étant d'ailleurs des verbes de perception et paradoxalement les verbes à l'imparfait des verbes dynamiques met avant tout en exergue l'engluement de l'action comme le montre les nombreuses marques temporelles traduisant l'itératif de nouveau cette fois voyait quelquefois renforcé par l'aspect de l'imparfait) et donc la monotonie des actions. [...]
[...] En effet Fabrice et l'armée se situent bien sur deux plans différents comme en témoignent les prédicats verbaux qui leur sont associés : majoritairement verbes d'état (modalisateurs épistémiques, verbe être l verbes se trouver l.26 dont le procès porte la marque de l'achèvement, méditer l.29, assister à l.30) ou de perception (hyperonyme voir pour le premier (le caractérisant comme un porte- regard badaud), et verbes dynamiques pour le second référent comme on l'a déjà vu précédemment. La seule action individuelle effectuée explicitement par Fabrice se situe l.12 il tourna la tête le mouvement n'étant pour lui possible qu'en se fondant dans la collectivité comme en témoigne les énallages de personnes (avec l'indéfini, la non-personne on s'avançait l.18, et la variante pronominale «tout le monde passa l.26). [...]
[...] D'autre part aucun personnage n'est véritablement individualisé comme le soulignent les anaphores et périphrases employées recourant à des noms massifs, collectifs et à des pluriels pour désigner les actants tous des lignes fort étendues d'hommes rouges ces hommes leurs longues files qui étaient des régiments ou des divisions», Une ligne de cavaliers et l'énallage de personne on s'avançait l.18) à tension généralisante. Certes, cette désignation dépend de la position topique du descripteur mais elle témoigne aussi implicitement d'une désindividualisation dans l'action collective. [...]
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