On attend donc à partir du titre un poème galant traditionnel et en effet la situation de communication comme la longueur des vers correspond à cette attente. Dans les huit strophes en heptasyllabes des Stances à Marquise, le poète prend la parole, s'adresse à la jeune mademoiselle Du Parc mais l'insistance sur le thème du temps est l'indice de la réflexion qui dépasse une simple invitation d'aimer (...)
[...] Enfin, l'association entre grison et effroi (v. 30) fait apparaitre une gradation dans l'évocation qui est faite de la vieillesse. D'autre part, les sonorités voisines de durer et usé (v. 19-20) se font écho. Le complément hyperbolique mille ans (v. 23) souligne l'idée de la fuite du temps. La présence constante du lexique du temps crée une obsession également sensible dans les heptasyllabes qui créent un rythme rapide. L'emploi des verbes se plaît (v. et saura (v. personnifie le temps et souligne son acharnement. [...]
[...] Ce relevé appelle plusieurs remarques. Tout d'abord les temps associés à la première personne sont toujours antérieurs à ceux associés à la Marquise. La différence systématique des temps souligne la différence d'âge entre les interlocuteurs mais rappelle avec une certaine malice le caractère à la fois inévitable et chronologique des modifications dues au temps qui passe. L'association constante des verbes à l'indicatif présente une certitude : le vieillissement de la femme. D'autre part, les verbes sont de plus en plus rapprochés : une série de trois verbes sur quatre vers dans la première strophe ; une série de trois verbes sur quatre vers pour la deuxième strophe ; une série de cinq verbes sur quatre vers dans la troisième strophe. [...]
[...] 25) mettent en exergue (en relief) le temps qui dépasse le vieillissement. L'association à la rime des mots gloire (v. 21) et croire (v. 23) indiquent le pouvoir de l'écrit. L'opposition entre belle (v. 27) et dit (v. 28) soulignent que le souvenir de la beauté dépend uniquement de l'écrivain. La supériorité de l'écrivain L'expression impersonnelle il me plaira (v. 24) connote un pouvoir absolu et évoque tel est mon bon plaisir des monarques de droits divins. La tournure restrictive autant que (v. [...]
[...] La première personne qui, désignant le locuteur, renvoie à l'idée de vieillesse. Elle est associée à plusieurs termes qui nient la durée : la négation de ravages du temps (v. 16) est mise en valeur par l'enjambement. Ensuite on observe la gradation des termes exprimant la durée mise en relief par le verbe pouvoir (v. 21). La fréquence des verbes au futur est également significative de la faculté de se situer au- delà du temps. En revanche, la deuxième personne est soumise à la fuite du temps. [...]
[...] 27) renvoient à la seule apparence. Ainsi définie, la beauté semble peu originale et de l'ordre du paraître. En revanche, l'accent est mis sur les pouvoirs de l'écriture. L'importance de l'écriture La poésie connotée positivement est donnée comme le moyen de vaincre le temps et de conférer l'immortalité. L'adjectif éclatant (v. 14) s'oppose ainsi au mot temps (v. 16) à la rime et par son sens très fort il souligne aussi l'importance de la poésie. Ce jeu d'opposition sur les rimes se poursuit à la strophe suivante avec l'opposition adore (v. [...]
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