[...] Sponde utilise un registre didactique à la fois dans l'écriture : la forme impersonnelle marque l'injonction mais aussi l'acceptation chrétienne : "si faut-il mourir" (v.1) ;
L'inversion du sujet "faut-il" (v.1) souligne le caractère inéluctable de la mort.
Sponde évoque également la fragilité de la vie et la vanité de l'homme par les métamorphoses qu'opèrent la mort d'abord en personnifiant la vie : "la vie orgueilleuse" (v.1) ; l'adjectif qualificatif "orgueilleuse" est aussi un hypallage puisqu'il s'agit de l'orgueil des hommes qui se pensent immortels. Cet orgueil est aussi suggéré par la métaphore du flambeau "Ce beau flambeau" (v.5) et par "Ces lions rugissants" (v.13) ; mais également dans les idées puisque le terme "Tableau" à l'hémistiche et au milieu du poème évoque à la fois, le caractère dérisoire de la création artistique : le poème lui-même ne peut faire échapper l'homme à la mort. Le terme "Tableau" peut être aussi interprété comme une mise en abyme pour évoquer la Vanité. Le poème évoque une vanité mais la métamorphose suggère un mouvement perpétuel évoqué aussi par les sonorités comme l'allitération en "r" qui est omniprésente dans les deux premiers quatrains. Enfin, le rythme contribue à suggérer ce mouvement par la coupe parfaitement marquée à la césure après chaque hémistiche. Le processus d'anéantissement se déroule du vers 1 au vers 14, du général : "la vie" (v.1) au particulier "Je" (v.9-12-13). Enfin, le registre didactique se lit également avec des verbes d'obligation, "faut-il" (v.1) au présent de vérité générale ; la parole du poète est exemplaire comme le suggère la récurrence de la modalité injonctive "Vivez" (v.14). Cet apostrophe final "Vivez, hommes, vivez" (v.14) est empreinte d'ironie tragique puisque plus les hommes vivent intensément plus la mort est difficile à accepter (...)
[...] De même l'allitération en F du vers 5 suggère bien le paradoxe tragique de l'existence. Enfin, la conjonction de coordination et reprise de façon anaphorique aux vers 4-8-10 suggère le destin tragique de l'homme dont la mort est inéluctable. C. Le registre didactique Sponde utilise un registre didactique à la fois dans l'écriture : la forme impersonnelle marque l'injonction mais aussi l'acceptation chrétienne : si faut-il mourir (v.1) ; L'inversion du sujet faut-il (v.1) souligne le caractère inéluctable de la mort. [...]
[...] La mort nous suggère-il agit tout au long des saisons, c'est-à-dire du cycle de la vie, au printemps avec les journalières fleurs et Soleils et Sur le vert en été avec les éclairs et le tonnerre (v.9-10), les torrents tarir (v.12) en hiver avec la neige Enfin, l'anacoluthe du vers 13 souligne combien la nature mais aussi l'homme est bouleversé par le travail de la mort. Ce bouleversement est aussi perceptible avec le chiasme du vers 13. Ainsi, ce poème traduit bien l'angoisse de la mort devant l'existence, par la hantise de l'inconstance, par l'apparente force de la vie et par l'omnipotence de la mort. Paradoxalement, c'est la forme fixe du sonnet qui évoque l'instabilité et le caractère éphémère de la vie. Cependant, la forme brève du sonnet suggère peut-être la brièveté de la vie. [...]
[...] Le terme Tableau peut être aussi interprété comme une mise en abyme pour évoquer la Vanité. Le poème évoque une vanité mais la métamorphose suggère un mouvement perpétuel évoqué aussi par les sonorités comme l'allitération en r qui est omniprésente dans les deux premiers quatrains. Enfin, le rythme contribue à suggérer ce mouvement par la coupe parfaitement marquée à la césure après chaque hémistiche. Le processus d'anéantissement se déroule du vers 1 au vers 14, du général : la vie (v.1) au particulier Je (v.9-12-13). [...]
[...] La césure des vers 1 et 2 représente le passage de la vie à la mort, de la puissance à l'impuissance. Le début du poème nous fait entrer in medias res dans le passage de la vie à la mort. Les deux quatrains insistent bien sur la métamorphose qui s'appuie sur des éléments naturels comme la terre fleurs l'eau ces flots le vent ampoule venteuse (v.4). La longue phrase qui s'étend sur tout le premier quatrain met en relief le passage de la vie à la mort. La mort est anticipée par l'emploi du futur sentira hâleront crèvera (v.4). [...]
[...] Dans son recueil, Essai de quelques poèmes chrétiens qui datent de 1588 et seront réédités en 1949, il exprime son angoisse existentielle. L'optimisme de l'humanisme cède la place au pessimisme, à la conscience tragique de l'existence qui est la caractéristique principale du baroque. Le poème Mais si faut-il mourir est constitué de stances (chaque strophe aborde un thème). C'est le deuxième sonnet sur la mort, et c'est de registres didactique, lyrique et pathétique, des douze que comprend le recueil. I Une poésie paradoxale A. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture