On peut considérer à tous les égards Jean de Sponde et sa poésie comme emblématiques de l'esthétique baroque. En effet, ses oeuvres, Méditations sur les psaumes et Essai de quelques poèmes chrétiens, dont est extrait ce sonnet, sont l'expression littéraire, d'une part, des tensions et conflits qui pouvaient se jouer dans l'âme d'un homme du XVIème siècle, soumis aux incertitudes et déchirements religieux de son époque (...)
[...] C'est cette idée qui est exprimée dans la double antithèse du vers 4 Et ces âmes d'ébène, et ces faces d'albâtre ou l'âme s'oppose à la face comme l'être au paraître et la noirceur à la pureté, le tout rendu identique par la construction en parallèle et la césure à l'hémistiche. Sponde dénonce un monde où l'on ne différencie pas la réalité des apparences, où l'on se prosterne pour des fumées de cour autre métaphore baroque de la vanité.[idée directrice [ L'orgueil humain]On comprend alors le lien entre illusion et vanité de la vie puis entre la vanité de la vie et celle des hommes : incapables de discerner le vrai de l'illusion, ils mènent une existence stérile qui les conduit à des comportements incohérents et orgueilleux comme ceux exprimés par les paradoxes suivants : De vaincre le Ciel qu'ils ne peuvent combattre ou les louayeurs [ ] s'éloignent du port Tout en décrivant cette existence qu'il ne comprend pas, le poète s'efforce aussi de s'en démarquer pour donner sa réponse personnelle sur la vie à mener. [...]
[...] [axe1] [Une vision du monde baroque] [idée directrice [Un monde voué à l'instabilité et au mouvement]. Aussi ce monde ne peut-il que susciter le questionnement du poète qui ne le comprend pas comme le souligne la répétition de qui sont ? dans les trois premières strophes, répétition particulièrement insistante dans le vers 3 Et qui sont ces valets, et qui sont ces seigneurs ? grâce au parallélisme et à la césure à l'hémistiche ou par la création d'une anaphore aux vers 1,3 et 9. [...]
[...] Mais c'est surtout par la métaphore filée de la navigation dans les deux tercets où Sponde assimile la vie à la mer, qu'il rend compte de leur agitation : les hommes y apparaissent comme des louayeurs qui prennent comme guides des repères incertains et peu fiables comme le vent leur bien ou leur fantaisie (v11) : non contents d'être de piètres navigateurs, ils rendent leur sort encore plus incertain en s'appuyant sur ce qui n'est pas stable et qui peut se retourner à tout moment. Comment expliquer autant d'inconscience ? [idée directrice 2][Un monde d'illusions] C'est que ces hommes vivent dans l'illusion et ne sont eux-mêmes qu'illusion. [...]
[...] PROPOSITION DE COMMENTAIRE Qui sont, qui sont ceux-là, dont le cœur idolâtre Jean de Sponde (lecture analytique Les parties entre crochets ne doivent pas apparaître dans le devoir ou doivent être rédigées (celles en italiques) ]Intro] [amorce] On peut considérer à tous les égards Jean de Sponde et sa poésie comme emblématiques de l'esthétique baroque. En effet, ses œuvres, Méditations sur les psaumes et Essai de quelques poèmes chrétiens, dont est extrait ce sonnet, sont l'expression littéraire, d'une part, des tensions et conflits qui pouvaient se jouer dans l'âme d'un homme du XVIème siècle, soumis aux incertitudes et déchirements religieux de son époque, d'autre part dans celle d'un homme en particulier, le poète, confronté à des choix antagonistes entre les tentations du monde et les exigences de la foi chrétienne. [...]
[...] On peut alors repérer toute une série d'oppositions entre les trois premières strophes et le dernier tercet situation d'énonciation : Je termes génériques accumulés + répétition de et ( solitude et exception de Sponde face à l'éclatement et la dispersion du monde la syntaxe : structure linéaire du dernier tercet relatives, ellipse dans les trois autres( retour à la fluidité, au calme, à l'unité et la cohérence dans le sein de dieu)] [idée directrice Enfin, en dépit de la métaphore filée de la navigation qui recouvre les deux tercets on peut opposer ceux-ci car ils décrivent deux types de navigation opposés[1) différence de repères opposition voguer louayeurs + rime port mort opposition périr mourir + assurance du poète je sais + futur de certitude) + restrictive n'est rien que qui permet de dire la juste valeur de la vie pour le poète] Le poème se clôt sur l'assurance du poète que la foi détourne des errances factices du monde et de la vie telle qu'elle est menée par les autres hommes puisque la vie est mouvement vers la mort et apprentissage de la mort, et qu'elle est synonyme de salut et non de naufrage. [Conclusion] Sponde, en utilisant les ressources de la langue et du sonnet, réussit donc à mettre son poème au service de son message religieux et de sa vision pessimiste du monde. [...]
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