- A partir du XIXème siècle, le vers mesuré et la rime ne constituent plus des critères essentiels de l'écriture poétique. Ainsi, nombre de poètes se libèrent des contraintes formelles de la poésie traditionnelle et composent des poèmes en prose
- Après la découverte du recueil
[...] La vie ne l'a pas épargné ; l'abondance des déterminants est éloquente : le pauvre saltimbanque est voûté, caduc, décrépit c'est une ruine d'homme ; les deux derniers déterminants, avec leur impropriété frappante (vocabulaire presque En partenariat avec www.bacfrancais.com technique du bâtiment) font du vieux saltimbanque presque une chose, est-il encore un homme, ou fait-il presque partie de sa cahute ? Silence et immobilité Par contraste avec l'univers de la fête, il est muet et immobile C'est ce qu'évoque admirablement la longue accumulation de formules négatives : il ne riait pas . il ne dansait pas . [...]
[...] Il ne pleurait pas, il ne dansait pas, il ne gesticulait pas, il ne criait pas ; il ne chantait aucune chanson, ni gaie ni lamentable, il n'implorait pas. Il était muet et immobile. Il avait renoncé, il avait En partenariat avec www.bacfrancais.com abdiqué. Sa destinée était faite. Mais quel regard profond, inoubliable, il promenait sur la foule et les lumières, dont le flot mouvant s'arrêtait à quelques pas de sa répulsive misère ! . Etude La solitude dans la foule Un contraste rend plus douloureuse la solitude du pauvre saltimbanque. [...]
[...] Conclusion Comme dans L'Albatros Le poète est donc celui qui, souvent rejeté par la société, conserve toujours une âme critique. Le vieux saltimbanque reprend un thème cher à Baudelaire, celui du poète maudit. On retrouve dans ce poème en prose les thèmes majeurs chers à Baudelaire : misère, solitude, détresse du poète exilé dans le monde de la médiocrité. Elargissement : on peut rapprocher ce texte du poème "Le joujou du pauvre": dans cet autre poème en prose on trouve également une opposition entre deux mondes, celui de la richesse et celui de la pauvreté. [...]
[...] Le tumulte de la joie Il est exprimé par le vocabulaire, bien entendu cris explosion frénétique de vitalité ; Mais aussi, de façon plus subtile et plus suggestive par le rythme : par exemple par les pauses de la première phrase qui lui confèrent un rythme presque bondissant et endiablé Tout n'était que lumière, poussière, cris, joie, tumulte ou par la cadence quasimusicale des deux séquences parallèles : les uns dépensaient, les autres gagnaient : 5 syllabes chacune ; des vers blancs, grâce à la rime. La lumière La fête est associée à la lumière. [...]
[...] Au bout, à l'extrême bout de la rangée de baraques, comme si, honteux, il s'était exilé lui-même de toutes ces splendeurs, je vis un pauvre saltimbanque, voûté, caduc, décrépit, une ruine d'homme, adossé contre un des poteaux de sa cahute ; une cahute plus misérable que celle du sauvage le plus abruti, et dont deux bouts de chandelles, coulants et fumants, éclairaient trop bien encore la détresse. Partout la joie, le gain, la débauche ; partout la certitude du pain pour les lendemains ; partout l'explosion frénétique de la vitalité. Ici la misère absolue, la misère affublée, pour comble d'horreur, de haillons comiques, où la nécessité, bien plus que l'art, avait introduit le contraste. Il ne riait pas, le misérable ! [...]
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