Baudelaire, Le Spleen de Paris, poème, poésie, figures de style, poésie moderne
Le recueil consiste en cinquante poèmes publiés par Baudelaire dans plusieurs journaux du 24 août 1857 au 25 décembre 1864 et de poèmes inédits compilés puis publiés dans un ouvrage posthume à Baudelaire en 1869 par ses proches selon la volonté de Baudelaire formulée dès 1857. Cependant, malgré le retentissement des Fleurs du mal, Le Spleen de Paris qui pourtant constitue le pendant des Fleurs du Mal, ne connaitra pas un grand écho populaire et sera assez méconnu, il faudra attendre 1948 avec Le sadisme de Baudelaire par Georges Blin pour que des livres soient publiés à son propos. La particularité spécifique à cet ouvrage est que ses poèmes sont tous en prose, débarrassés des vers et des rimes, d'où le fait que le recueil, ou les encarts dans lesquels ils furent publiés dans les journaux, portent aussi le nom de Petits Poèmes en prose.
[...] Cette accumulation souligne l'aspect hors du commun de cette perception de Baudelaire, et achève de détacher cette vision poétique de la perception sensitive. En outre, il y a l'oxymore entre ténébreux et éblouissant qui n'est pas sans nous rappeler les contradictions qui épinent notre monde et qui caractérise la double postulation qui est le champ de bataille de cette lutte. La modernité du poème par rapport au monde littéraire et à l'œuvre baudelairienne Mais Baudelaire souhaite aller encore plus loin dans la modernité et la faire pénétrer jusque dans la forme du poème. [...]
[...] Ayant une tentaculaire Paris en travaux comme fond de toile, Les Fenêtres constituent un poème farouchement moderne dans sa conception, dans son objectif, sur le fond, et même sur la forme. [...]
[...] L'étude des Fenêtres consistera à se demander en quoi réside la modernité de ce poème. Pour ce faire nous verrons d'abord comment Baudelaire met à nouveau toute la logique artistique qui lui est propre dans son poème, avant de s'attarder sur les nouvelles avancées qu'apportent ce poème non seulement au monde littéraire mais aussi à l'œuvre littéraire baudelairienne. La logique artistique de Baudelaire Pour répondre à ses interrogations, nous débuterons par tenter de cerner la logique dont Baudelaire fait démonstration dans ce poème, c'est-à-dire et en premier lieu l'utilisation des Correspondances, en l'occurrence verticales. [...]
[...] En outre le fait de préciser qu'il a souffert lors de cette projection rappelle la lutte que Baudelaire mène contre le Spleen et qui le pousse à écrire. Cela nous rappelle également que la lutte initiée dans les Fleurs du Mal entre l'Idéal et le Spleen se poursuit et torture toujours Baudelaire dans Le Spleen de Paris. Dans cette lutte ce poème fait la part belle à la recherche de l'Idéal par la voie artistique. Il est de notoriété publique que Baudelaire était un grand amateur de drogues qui permettent de s'évader de la réalité pour un autre monde qui appartient au spirituel comme l'opium ou le haschisch. [...]
[...] Cette utilisation nous révèle l'intention de Baudelaire de nous raconter une histoire, et c'est elle qui va constituer l'illustration des correspondances. Ainsi son œil reçoit une image issue de notre monde prosaïque, celle d'une femme âgée qu'il a l'habitude d'observer, elle est à une distance assez éloignée de lui tout en restant visible, et il l'observe à travers une fenêtre fermée. Mais Baudelaire ne se contente pas de constater ce qu'il voit, il réécrit une histoire de la vie de cette dame, tout en restant conscient qu'il ne s'agit pas de la réalité de ce qu'elle a vécu, il invente donc une légende à propos de sa vie dont le cadre et la limite est la fenêtre de la dame. [...]
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