"Le spleen de Paris" est un recueil de textes en prose auquel Baudelaire consacra les dernières années de sa vie. Il ne sera publié intégralement que deux ans après sa mort. Même si "Le spleen de Paris" s'éloigne de l'exercice poétique par sa forme, il n'en reste pas moins de la poésie, attaché au langage métaphorique et imagé. Ce mélange des genres ne s'arrête pas là puisqu'on retrouve dans ce recueil des textes se rapprochant davantage d'une critique, d'un essai ou d'une nouvelle. En regroupant ces textes, Baudelaire ne crée pas un genre, mais s'adonne simplement à évaluer l'ensemble des potentialités de l'écriture.
"Enivrez-vous" est le trente-troisième poème du "Spleen de Paris". C'est un poème représentatif des angoisses du poète, puisqu'il est question de la fuite du temps et du moyen ultime pour y échapper : l'ivresse.
[...] Enivrez-vous est le 33e poème du Spleen de Paris. C'est un poème représentatif des angoisses du poète, puisqu'il est question de la fuite du temps et du moyen ultime pour y échapper : l'ivresse. ( LECTURE Il s'agira donc de faire un commentaire composé de ce poème en étudiant dans un premier temps la fonction d'ivresse chez Baudelaire, puis dans un second temps, nous verrons en quoi ce poème est un poème lyrique. Il s'agira donc de se demander comment Baudelaire, à travers cette provocation, parvient à transmettre au lecteur son angoisse de la fuite du temps. [...]
[...] Le rêve et le fantastique, grâce à la forme souple et libre du poème en prose, prennent enfin une place importante en poésie. Le poème en prose se définit essentiellement comme un morceau de prose court et dense, travaillé et ciselé comme un bijou, fermé sur lui-même et produisant une forte impression esthétique. Cette exigence relative autant à la forme qu'au but recherché montre bien que la liberté du poème en prose ne correspond pas à un laisser-aller esthétique. Le poème en prose est la manifestation d'un esprit d'individualisme qui refuse les principes d'un monde établi. [...]
[...] Il aurait pu tout à fait dire : Je dis qu'il faut être toujours ivre Conclusion Enivrez-vous est donc un poème de prose de Charles Baudelaire au thème provocateur, tout comme l'écriture : en effet, c'est Baudelaire qui a développé le poème en prose et c'est donc quelque chose de tout à fait surprenant à l'époque. On retrouve ici un thème bien connu : la fuite du temps. Baudelaire transforme ici la notion commune d'ivresse qui au départ est liée à la boisson pour l'amener vers quelque chose de plus noble : l'évasion vers un idéal. [...]
[...] On passe de la généralisation avec il faut qui englobe tout le monde, à des impératifs à la deuxième personne du pluriel avec enivrez-vous Ce sont des ordres pour inviter l'homme à l'ivresse. Cf. : Il est l'heure de s'enivrer (L14-15) ; enivrez-vous (L6 et 16) ; enivrez-vous sans cesse (L16). Une dimension universelle On a l'interrogation par l'homme des éléments de la nature : c'est donc un lyrisme typiquement romantique. Tous les éléments de la nature sont évoqués : au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau (L10). [...]
[...] Le cycle du temps est vu comme quelque chose qu'on ne pas peut arrêter, comme un grand tourbillon qui emporte tout sur son passage : toujours sans cesse sans trêve il faut Il est l'heure de (L14). Le temps qui passe c'est la mort qui approche et là est la hantise du poète. La seule solution possible pour le poète c'est de s'enivrer, pour ne pas avoir à affronter la vie en quelque sorte. A qui Baudelaire adresse-t-il ce conseil ? La phrase Il faut être toujours ivre est une formule généralisante à tournure impersonnelle. Il faut est un présent de vérité générale : c'est donc une nécessité qui concerne tout le monde. [...]
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