Commentaire composé semi-rédigé sur le poème de Baudelaire <em>L'invitation au voyage</em>.
[...] III) Invitation à un voyage particulier A. Un voyage immobile Voyage immobile car c'est un rêve : o L'impératif "songe", ouvre à la rêverie, et témoigne de la prééminence de l'imaginaire. o Conditionnel : mode de l'irréel ("décoreraient", "parlerait"). o Rêverie par les sonorités (paronomase "mouillé brouillé"). o Impression de bercement avec le refrain ; et structure rythmique du poème : jeu de rimes (alternance de deux pentasyllabes et d'un heptasyllabe) et de sonorités (paronomase : sœur/douceur, loisir/mourir, "mouillé/brouillés") ce qui renforce la mélodie du poème, et crée des échos. [...]
[...] Tentation exotique. Evasion également dans l'espace : "ailleurs" évoqué dès le vers 3. L'imprécision de l'adverbe de lieu "là-bas" ne représente le lieu idéal que parce qu'il s'oppose à donc à la réalité présente. Le poème prend une coloration exotique : "senteur d'ambre", les "miroirs profonds" sont chargés de "splendeur orientale". La référence à l'Orient est le symbole de l'ailleurs Définition à travers le refrain. Les substantifs du refrain (luxe, calme, ordre, volupté) définissent le paradis baudelairien en excluant toute autre caractéristique. [...]
[...] Cette idée est rendue sensible par le rythme du vers 13 qui possède la régularité d'un hémistiche d'alexandrin. Le paradis baudelairien réunit paradis originel et paradis exotique. Il est défini par des termes qui reflètent son idéal éthique et esthétique ou se mêlent vie sensuelle, raffiné et maîtrise. Conclusion : Ce poème réalise un rêve de Baudelaire grâce aux correspondances femme/paysage : réunir une femme et un paradis idéal. Mais ce voyage est imaginaire, c'est pourquoi il répond à tous les désirs d'absolu. [...]
[...] Le voyage est alors une vision imaginaire. L'évocation du paysage est suscitée par la présence de la femme : celle-ci par sa douceur et son mystère provoque la rêverie du poète, dans un désir d'ailleurs, "là-bas", pour vivre leur amour ("vivre ensemble", "aimer à loisir", "aimer à mourir", vers 3 à 5). C. Fusion entre le paysage et la femme L'invitation au voyage repose sur une correspondance étroite entre la femme et le paysage : "au pays qui te ressemble" (vers 6). [...]
[...] Chacune des strophes marque une étape dans la progression du poème : o Première strophe : Formule l'invitation au voyage en posant l'analogie femme/paysage extérieur. o Seconde strophe : Evoque un décor intérieur hollandais où les sens permettent d'accéder à l'âme du poète. o Troisième strophe : Paysage extérieur : la ville au soleil couchant. B. Approche picturale Plusieurs indices confirment cette approche picturale : "ciels" au pluriel est un terme de peinture désignant la partie du tableau représentant le ciel. [...]
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