"La Vie antérieure", douzième poème de la section "Spleen et Idéal", succède à deux poèmes sombres dominés par le spleen, le mal de vivre. "L'Ennemi" et "Le Guignon". Accablé par l'ennui, le poète se met alors à rêver d'une vie antérieure qui est aussi un ailleurs. Ainsi s'opère le passage du spleen à l'idéal qui revêt ici la forme d'un paradis exotique. Les trois premières strophes se voient troublées au dernier vers par une allusion à la souffrance du poète.
"La Vie antérieure" se présente comme l'évocation parfaite du bonheur baudelairien. En trois tableaux, correspondant aux trois premières strophes, le poète nous en révèle toutes les composantes. Le paradis baudelairien se définit d'abord par une dilatation de l'espace qui semble agrandi aux dimensions de l'infini.
[...] font entendre : "Les tout-puissants accords de leur riche musique." (v. Cette richesse musicale est rendue sensible par un tissu sonore très dense. Au vers l'assonance en se combine avec l'allitération des liquides ("les houles en roulant"). Nous assistons à une symphonie à la fois picturale et musicale dont la force repose sur un jeu d'effets réciproques. La rumeur des flots s'enrichit de la symphonie en rouge et or du couchant, et l'éclat du soleil est orchestré par la musique des houles. [...]
[...] Les évocations baudelairiennes s'inspirent en effet des chefs d'oeuvres artistiques. La strophe avec ses portiques et ses colonnes, rappelle les tableaux classiques de Claude Gellée dit le Lorrain (peintre du XVIIe siècle). Le second tableau, caractérisé d'emblée par le mouvement ("les houles, en roulant les images des cieux", v. relève plutôt d'une esthétique romantique, il s'apparente aux toiles de Delacroix que Baudelaire admirait tant. Le dernier tableau, évoqué dans les tercets, représente une scène exotique : le poète entouré de ses esclaves nus. [...]
[...] ) des esclaves nus ( . ) Qui me rafraîchissaient le front avec des palmes." (v. 11-12) Est-ce à cause du climat ou d'une fièvre qui le rongerait secrètement ? L'allusion au "front" (v. 12) incline à la seconde interprétation. Le "front" est ici évoqué de façon métonymique ; il désigne moins une partie du visage que les pensées du poète et l'aptitude de ce dernier au tourment. L'impression négative se confirme au vers suivant. La préoccupation des esclaves est traduite par le mot "soin" (v. [...]
[...] Ainsi s'opère le passage du spleen à l'idéal qui revêt ici la forme d'un paradis exotique. Les trois premières strophes se voient troublées au dernier vers par une allusion à la souffrance du poète. Le bonheur baudelairien La Vie antérieure se présente comme l'évocation parfaite du bonheur baudelairien. En trois tableaux, correspondant aux trois premières strophes, le poète nous en révèle toutes les composantes. Le paradis baudelairien se définit d'abord par une dilatation de l'espace qui semble agrandi aux dimensions de l'infini. Il est fait allusion à de "vastes portiques" (v. [...]
[...] Tout poème de Baudelaire donne l'impression de participer à quelque cérémonie secrète où l'on assisterait à la célébration des mystères de l'univers. Ceci est particulièrement vrai pour La Vie antérieure. Cet effet provient d'abord de la lenteur avec laquelle le poète déploie les douze syllabes de l'alexandrin. Le dévoilement des secrets de la nature, le déroulement des images sont aussi empreints de gravité et de solennité : "Les houles ( . ) Mêlaient d'une façon solennelle et mystique." (v. Le vocabulaire prend ainsi des résonances nettement spirituelles, si ce n'est religieuses. "Les images des cieux" (v. [...]
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