Commentaire de la lettre LVIII de Spinoza à Schuller (niveau prépa littéraire).
[...] D'où le problème de l'homme, qui ne la voyant pas, croit qu'elle n'existe pas. Cette opacité des causes annonce le deuxième temps de la démonstration de Spinoza : face à cette complexité des causes qui les pousse à agir, les hommes s'illusionnent sur leur liberté. Ainsi, Spinoza vient de montrer dans ce passage que les choses sont nécessairement déterminée[s] par une cause extérieure à exister et à agir d'une certaine manière déterminée Mais qu'en est-il du cas spécifique de l'homme, qui est lui aussi une chose créée ? [...]
[...] Cette dernière renvoie aux déterminations extérieures qui nous obligent à une action ; la liberté, quant à elle, à celles qui dépendent uniquement de notre nature propre. Nous pouvons remarquer, que l'auteur donne dans cette lettre une nouvelle définition de la contrainte. En effet, cette notion est habituellement assimilée à ce qui est contraire à notre volonté et est en ce sens perçue négativement. Or, Spinoza explique qu'une chose est contrainte lorsqu'elle n'est pas le moteur de son action et non lorsqu'elle agit contre sa volonté. [...]
[...] Le texte que nous allons étudier est extrait de la Lettre LVIII à H. Schuller, écrite par Spinoza. Dans cette lettre, le philosophe répond à une objection de Schuller qui défendait la liberté de l'homme, et donne une nouvelle définition de la liberté, très novatrice. Il la réconcilie en effet avec le concept de nécessité pourtant antonyme a priori. Il réfute ainsi la thèse associant la liberté de l'homme à la volonté et condamne cette forme de liberté illusoire. Quelle est la nouvelle définition de la liberté que propose ici Spinoza ? [...]
[...] Pour se faire comprendre, Spinoza prend un exemple, celui d'une pierre. Il manifeste tout au long de ce texte le souci de se faire comprendre par ses lecteurs pour rendre cela clair et intelligible l.8), d'où l'enchaînement rigoureux des arguments et la multiplicité des exemples. Cet exemple sert à illustrer le fait que l'action de la pierre ne vient que de la contrainte exercée par la détermination de ce qui lui est extérieur. La pierre, comme mode fini de la substance infinie, est d'abord déterminée par la substance divine mais également par une cause extérieure, qui est l'impulsion initiale qui reçoit d'une cause extérieure qui la pousse, une certaine quantité de mouvement l.9). [...]
[...] En ajoutant l'adverbe quantitatif très Spinoza critique encore plus ouvertement la thèse du libre-arbitre et entend la ridiculiser. Comme cette pierre qui ayant conscience de son mouvement se croirait libre, l'homme s'illusionne sur sa liberté quand il ignore les causes qui le déterminent : Telle est cette liberté humaine que tous se vantent de posséder et qui consiste en cela seul que les hommes ont conscience de leurs appétits et ignorent les causes qui les déterminent Cette phrase transmet l'idée que l'homme est fondamentalement ignorant et que la croyance en la liberté vient d'un manque de connaissance sur la nature de l'homme. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture