Souvenirs d'enfance et de jeunesse, Ernest RENAN, autobiographie, parodie autobiographique
Un cadre autobiographique donné dès le titre : Souvenirs d'enfance et de jeunesse, une programmation d'un habituel retour aux premières années de vie.
Le choix du personnage de M. de Talleyrand, qui est passé du séminaire à la Révolution, et conserve finalement une certaine tradition : une image de Renan.
[...] « souvent » et « doublement » (l. 79) ou encore « prétend » et « moment » (l.32). La duperie du narrateur Cette particularité du récit est aussi une manière pour le narrateur de « duper à la fois le monde et le ciel » (l. 30). Une duperie qui s'adresse alors tant au lecteur qu'à lui-même. En effet, le narrateur joue avec le lecteur, en l'incluant et l'excluant tout à la fois du récit. A travers un « on » polysémique (l. [...]
[...] Un prêtre que l'on décrit parfait parce qu'il n'a pas les qualités habituelles : « aussi peu philosophe que possible, nullement théologien » (l. 13). Une critique de la vision catholique par le narrateur, mais aussi par tous avec le « on » universalisant (l. 46) : « Si les rémunérations et les châtiments futurs ont quelque réalité, il est clair que ces rémunérations et ces châtiments doivent être proportionnées à une vie entière de vertu ou de vice. Le catholique ne l'entend pas ainsi. [...]
[...] On a un caractère exagéré et simple de la narration : « O miracle de grâce » (l.57), qui présente des personnages comme « la charmante enfant » (l. 55) et le « prince de Bénévent » (l. la joie disproportionnée des faubourgs à l'annonce de la conversion : « Ce fut une grande joie, sinon dans le ciel, au moins dans le monde catholique du faubourg Saint-Germain et du faubourg Saint-Honoré. » (l.64/66) et la récompense du prêtre : « M. Dupanloup fut de ce jour un des premiers prêtres de France. » (l. [...]
[...] Si l'on considère qu'il y a une parenté entre M. de Talleyrand et Renan, le premier vivant « rue Saint-Florentin » (l. : un nom qui peut nous évoquer le florentisme : c'est-à-dire une manière d'imposer ses vues, de régner en maître, on peut alors dénoncer le caractère démiurgique des deux personnages. De plus, le « vieillard » se montre comme le personnage central autour duquel tout se joue, on attend sa décision : « Pas encore » (l. ou encore : « décidé à ne biffer sa vie que quand il n'aura plus une heure à vivre. [...]
[...] 46) ou encore : « une importunité déplacée pouvait amener un non qui eût renversé l'œuvre si savamment concertée » (l. 43/44), dont le sens est appuyée par un chiasme sonore. D'autant plus qu'on peut voir un détournement de la situation réelle, la prochaine mort de M. de Talleyrand, avec la volonté de la conversion un peu merveilleuse : « Une bonne mort couvre tout. » (l. 52) On remarque enfin que l'auteur développe 85 lignes pour une action relativement courte : « le prêtre entra ; cela dura quelques minutes » (l. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture