- La taille : dans la version poétique, Hugo gomme maints détails réalistes du texte en prose et carte ainsi l'inutile et l'accessoire (on s'en rend compte, même si les élèves n'ont pas eu le début du texte assez descriptif de Souvenir de la nuit du 4). Dans la version poétique, sans faire perdre au texte son réalisme grâce au maintien de quelques notations bien choisies ("chapeau bas", ...), Hugo condense largement le propos afin de centrer l'attention du lecteur sur les paroles de la grand-mère, bien plus développées.
- Prose / vers : (...)
[...] Nous sortîmes accablés. Il était tout à fait nuit. Bancel et Versigny me quittèrent ( . ) Est-ce que ce n'est pas une chose qui navre ! Cria-t-elle ; monsieur, il n'avait pas huit ans ! Ses maîtres, il allait en classe, étaient contents. Monsieur, quand il fallait que je fisse une lettre, C'est lui qui l'écrivait. [...]
[...] Est-ce qu'on va se mettre À tuer les enfants maintenant ? Ah ! mon Dieu ! On est donc des brigands ! Je vous demande un peu, Il jouait ce matin, là, devant la fenêtre ! Dire qu'ils m'ont tué ce pauvre petit être ! Il passait dans la rue, ils ont tiré dessus. [...]
[...] Hugo laisse entendre que Napoléon III les achète) et chasses mises en valeur par le rejet au vers 54 s'oppose au dénuement total du peuple, représenté par l'aïeule cousant elle-même le linceul de 7 son petit-fils : celle-ci apparaît ainsi trop pauvre pour acheter un cercueil. Le contraste entre la couleur des roses et le gris des doigts de la vieille accuse ce clivage social. Mais surtout, la cupidité et la volonté de puissance de Louis-Napoléon Bonaparte débouchent sur la mégalomanie : non content de régner, ce prince exige que le vénèrent comme un dieu adorer les hommes politiques qui tiennent de lui le pouvoir qu'ils exercent. À la bonté et à la douceur de l'enfant (v. [...]
[...] Ces vers s'apparentent en effet à un diptyque mettant face à face le martyr (première partie de ce texte) et l'assassin (seconde partie), et la stratégie du poète consiste à rendre d'autant plus percutant et légitime l'acte d'accusation contre le bourreau que la victime a été présentée comme la synthèse de la bonté et de la pureté Un poème très satirique et ironique pour critiquer Napoléon III Ce poème est en effet hautement critique à l'égard de Napoléon III, comme on le voit au ton véhément de la grand-mère, à la mise en accusation personnelle de Napoléon III et enfin à la satire, tantôt ironique, tantôt railleuse, du nouvel empereur. Souvenir de la nuit du quatre est d'abord accusateur en raison du ton violemment indigné que le poète attribue par endroits à la grand-mère. Si la ponctuation témoigne du ton de déploration de l'aïeule, elle revêt aussi parfois un caractère plus virulent et reflète la colère de la vieille femme : Est-ce qu'on va se mettre / À tuer les enfants maintenant ? Ah ! mon Dieu ! / On est donc des brigands ! [...]
[...] 1 Comparaison d'un extrait d'Histoire d'un crime, IV (œuvre écrite en 1852 et publiée en 1877) et de Souvenir de la nuit du 4 (publication en 1853) TEXTES : E. P . s'arrêta devant une maison haute et noire. Il poussa une porte d'allée qui n'était pas fermée, puis une autre porte, et nous entrâmes dans une salle basse, toute paisible, éclairée d'une lampe. Cette chambre semblait attenante à une boutique. Au fond, on entrevoyait deux lits côte à côte, un grand et un petit. Il y avait au-dessus du petit lit un portrait de femme, et au-dessus du portrait, un rameau de buis bénit. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture