Le souvenir de la nuit du 4, les châtiments, Victor Hugo, massacre des innocents, dénonciation virulente, dénonciation historique
En 1853, en exil à Guernesey, Victor Hugo refuse de se plier au second Empire, au régime de Napoléon III et d'accepter le nouveau pouvoir. Le poète, qui croyait en la Seconde République, combat en poète ce pouvoir qu'il juge illégal : il écrit Les Châtiments. Comme le nom du recueil l'indique, par son art littéraire, Hugo prétend châtier l'imposteur, celui qu'il appelle « Napoléon le petit » (par contraste avec Napoléon Ier, le Grand).
Comment châtier l'imposteur ? En rappelant notamment les circonstances de sa prise de pouvoir, le coup d'Etat et les répressions qui ont suivi. « Souvenir de la nuit du 4 » relate ainsi les événements de la nuit du 04 décembre 1851, après le coup d'Etat. Hugo met en scène la mort d'un enfant innocent, tué par les soldats du tyran Napoléon. En quoi ce poème révèle-t-il l'engagement du poète pour une cause ?
[...] « Souvenir de la nuit du 4 » relate ainsi les événements de la nuit du 04 décembre 1851, après le coup d'Etat. Hugo met en scène la mort d'un enfant innocent, tué par les soldats du tyran Napoléon. En quoi ce poème révèle-t-il l'engagement du poète pour une cause ? La peinture d'une scène pathétique : le massacre des innocents Le pathétique, c'est ce qui éveille le PATHOS : une scène à tonalité pathétique est une scène qui va émouvoir le lecteur, qui va provoquer la compassion Les victimes La première victime est l'enfant, et la deuxième, par contrecoup, sa grand-mère. [...]
[...] On note ce passage permanent du singulier (l'événement privé) au pluriel (une dénonciation historique beaucoup plus large) : au beau milieu de la description de la scène de l'ensevelissement de l'enfant (v. 16-17) : « La nuit était lugubre : on entendait des coups/ De fusil dans la rue où l'en tuait d'autres ». Le groupe nominal pluriel « d'autres » montre bien qu'il ne s'agit pas d'un événement isolé. L'aïeule se demande est-ce qu'on va tuer « les enfants » (v. [...]
[...] Ah mon Dieu On est donc des brigands ». Puis le pronom désignant les assassins et le pronom personnel pluriel « ils » : « Ils ont tiré dessus. » Le pronom est plus précis, car il est personnel, mais il n'y a toujours pas de nom évoqué, jusqu'à enfin le « monsieur Bonaparte » (v. 38). La grand-mère dénonce donc des personnes sans foi ni lois : le nom « brigands » désigne non pas des soldats qui défendent leur pays et tuent légitimement, mais des êtres odieux et barbares. [...]
[...] On peut qualifier le discours du poète de satirique dans cette partie du poème. (La satire ou tonalité satirique indique un texte où l'auteur dénonce un fait, attaque une cible en s'en moquant, en employant le sarcasme ou l'ironie). On voit le sarcasme, la dénonciation satirique dans les éléments suivants : au vers 50 le respect est ironique « Monsieur Napoléon, c'est son nom authentique » : Victor Hugo ne considère pas Napoléon III comme le successeur authentique de Napoléon Ier, pour lui c'est un imposteur, illégitime. [...]
[...] Il y a donc un fort contraste entre ces évocations de la richesse, des fêtes, du luxe et la simplicité des trois derniers vers (v. 60-62) : « C'est pour cela qu'il faut que les vieilles grand-mères,/ De leurs pauvres doigts gris que fait trembler le temps,/ Cousent dans le linceul des enfants de sept ans. » Les dernies vers reviennent brusquement sur l'image horrible du deuil, avec une focalisation (comme un effet de zoom) sur les doigts de la grand-mère, image pathétique de la vieillesse et de la douleur. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture