Fiche de lecture du roman de Nastume Sôseki Oreiller d'herbes. A travers des extraits et des thèmes principaux développés par l'auteur, ce document donne les grandes caractéristiques de ce classique de l'ère Meiji. Idéal pour un exposé sur la littérature de voyage.
[...] Il voudrait, sur la demande de Nami, la peindre étendue dans l'eau, comme Ophélie peinte par Millais en 1852. Le mythe résonne dans le livre, d'abord dans l'histoire de la Belle de Nagara qui pouvait épouser deux hommes mais que ses parents ont contrainte à épouser le plus riche qui perdit plus tard toute sa fortune, elle se noya dans la rivière ; ensuite par l'histoire de Nami qui rencontra le même destin amoureux. Le peintre médite son tableau et se rend bien compte qu'il manque un sentiment sur le visage de Nami, un sentiment qu'il ne lui a jamais vu, la nostalgie, et quand, par une soudaine pulsion, ce sentiment apparaîtra sur son visage, mon tableau sera accompli, mais je ne sais pas quand je pourrai assister à cette apparition. [...]
[...] Le gouvernement promeut les industries et veut renforcer l'armée, dans un mot d'ordre qui est esprit japonais et méthodes occidentales pas toujours bien accepté par la population. La langue japonaise fut remodelée et les traductions des œuvres occidentales apportent de nouvelles sources d'inspiration ainsi que de nouvelles conceptions. L'influence sur la peinture ou la sculpture est importante, mais le Japon préserve toutefois une culture propre, qui apprend à composer avec les traditions et les apports de cette modernité. RESUME et THEMES Le livre est à la fois un roman, un essai et un journal de voyage. [...]
[...] Il emporte son matériel de peinture et trouve logement dans l'auberge des Shioda à Nakoi. Il se promène beaucoup, ses observations le conduisant à diverses réflexions sur la nature de l'artiste, du poète et du peintre, la création, la différence entre l'art japonais et l'art occidental, sur la nature, sur les passions humaines, sur ses contemporains et le cadre social dans lequel les consciences évoluent, etc. Son impassibilité se trouve mise en danger par sa rencontre avec la jeune fille du vieux Shioda, Nami, étrange silhouette de femme dans laquelle le narrateur va contempler un aspect de la perfection esthétique en même temps qu'une personnalité particulière qui le renvoie au mythe d'Ophélie. [...]
[...] Cette contemplation de toutes choses se retrouve même dans les moments à plusieurs, dans les dialogues, où le narrateur n'intervient presque jamais mais écoute les autres, les observe et essaye de percer leur nature. L'originalité des autres personnages contraste d'ailleurs avec la narration plus classique qui domine tout ce récit. Le narrateur essaye de vivre en poète et Sôseki écrira plus tard dans Mon individualisme, que, de ce point de vue, la littérature exclusivement esthétique se réduit à des lettres mortes. Le goût du haïku se complait à flâner dans ces lettres morte, mais ce monde immense, on ne pourra jamais le bouger si l'on reste vautré dans mon microcosme. [...]
[...] Passons sur les sculptures de la Grèce ancienne, mais chaque fois que je vois les nus qui sont le cheval de bataille des peintres français actuels et sur lesquels la trace de l'effort est trop visible pour que soit représentée intégralement la beauté d'un corps sans voile, je souffre toujours du sentiment que cet art manque de noblesse. Or, chaque fois, je me contente de trouver cela quelque peu vulgaire, sans savoir à quoi cela tient, et jusqu'à aujourd'hui, je me suis tracassé pour trouver une réponse. En recouvrant le corps, on voile la beauté. [...]
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