Jules Michelet, sorcière, satanisme, religion, science, femme, sorcellerie, Inquisition
L'ouvrage "La Sorcière" de Jules Michelet se compose de deux parties, chacune comprenant douze chapitres. Il y adopte une approche plus littéraire qu'historique et retrace l'histoire d'une sorcière imaginaire, victime des pouvoirs qui oppriment le peuple et les femmes. Dans la première partie, il dresse un tableau lyrique et réaliste des pratiques sataniques au Moyen Âge et met en lumière la misère de la France médiévale. Dans la seconde partie, il se concentre sur une lecture plus psychologique de la sorcellerie et explore la violence répressive de l'Inquisition et des grands procès du XVIIe siècle. Cet essai aurait suscité un "succès de scandale" et a fait l'objet de nombreuses interprétations psychologiques et littéraires. Il est d'ailleurs reconnu comme étant sûrement l'oeuvre la plus étudiée de Michelet en littérature en raison du sujet qui susciterait beaucoup de fascination de la part des commentateurs. L'ouvrage, développé à partir de l'Histoire de l'Inquisition en France, s'est avéré être basé sur des documents forgés par le faussaire Lamothe-Langon, qui prétendait se baser sur un procès en sorcellerie médiéval d'après des documents inédits des archives ecclésiastiques du diocèse de Toulouse. Le texte proposé à l'étude correspond à l'introduction du texte de Michelet et aux premiers paragraphes de cet essai. Il y aborde donc le thème de la sorcière et notamment des sorcières femmes existantes dans la société. Cet extrait donne à voir la vision d'un historien sur les origines des sorcières, sur sa fonction et sur sa perception au fil du temps au sein de la société.
[...] En comparant la sorcière, à ce personnage pivot de la mythologie grecque, Michelet introduit que la société gagnerait à réhabiliter le personnage de la sorcière car Prométhée a également symbolisé la lutte de l'humanité pour l'émancipation et la connaissance, ainsi que de la quête de progrès et de civilisation. Tout ceci fait sens, lorsque l'on sait que Michelet écrit en pleine Renaissance, qu'il est reconnu comme étant anti clérical et qu'il a été pendant longtemps associée à une nouvelle forme de libre pensée républicaine. [...]
[...] Le fait d'associer la figure de la sorcière à la femme semble également montrer une certaine fascination des hommes envers le monde féminin qu'ils ne connaitraient que très peu, façonnant ainsi un mythe de l'étrangeté des femmes. Par ailleurs, il renforce son argumentation de manière stylistique en utilisant dans son écrit des majuscules pour les termes Femmes et Fée, qui personnifie encore davantage, ces personnages que l'on pourrait voir comme des archétypes étranges et/ou mystérieux mis en avant dans la description de ce qu'est la sorcière. [...]
[...] A travers cette phrase, il montre comment cette haine envers la sorcière s'est institutionnalisée avec l'Église au premier rang de cette persécution, et elle se décline dans tout le peuple et même chez les plus jeunes, chez l'enfant. A chacune de ces membres de la société, il attribue un instrument de condamnation de la figure des sorcières qui visent à la supprimer, à la torturer, à lui faire payer ce qu'elle est. De l'image du « bûcher » qui rappelle Jeanne d'Arc brûlée car considérée comme impie à la pierre qui pourrait être lancée par l'enfant, car détestée de tous et de toutes. [...]
[...] Résurrection, sibyllisme et parthénogénèse: La Sorcière de Jules Michelet et la nouvelle historiographie. Neophilologus, 103(3) - 334. https://doi.org/10.1007/s11061-018-09595-1 Devevey, E., & Lachat, J. (2022). Les savants et la sorcière: Deux lectures de Michelet à la croisée des disciplines. Contextes (Liège) https://doi.org/10.4000/contextes.10885 Jacques-Lefèvre, N. (2022). Démonologie littéraire et autres sorcelleries : rationalité et imagination, 1436-1862. Hermann Sabourin, L. [...]
[...] Dans la dernière partie, nous verrons que Jules Michelet cherche à rendre compte de l'évolution négative de la perception des sorcières par la société, tout en laissant poindre qu'il sera bientôt possible de la réhabiliter. L'évolution de la perception du personnage de la sorcière selon Michelet La sorcière, une vision de la femme opprimée A travers cet extrait, Michelet souligne comment l'historiographie a finalement dégradé l'image de la sorcière, en se référant à des images de femmes qui était valorisée dans l'histoire et dans la mythologie. [...]
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